Des chercheurs australiens viennent de créer un système de réduction de bruit active destiné à être intégré dans un appuie-tête, plutôt que dans un casque audio. Contrairement aux dispositifs actuels, il fonctionne sur des fréquences pouvant atteindre six kilohertz.


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    La réduction de bruit active est une technique inventée en 1934 et aujourd'hui intégrée dans de nombreux casques audio. Des microphones enregistrent le bruit ambiant et le casque produit alors le signal inverse. Les deux s'annulent, créant une véritable bulle de silence. Des chercheurs de l’université technologique de Sydney ont créé un nouveau système qui fonctionne sans devoir porter un casque.

    L'idée n'est pas nouvelle, et d'autres systèmes existent déjà dans des appuie-tête, mais ils souffrent d'un défaut majeur. Les dispositifs actuels fonctionnent surtout avec des fréquences basses, jusqu'à 1 kHz. Les casques contournent le problème grâce aux matériaux qui les composent, qui créent une réduction de bruit passive pour les fréquences plus aiguës. Ceci est impossible pour un système dans un appuie-tête.

    Le dispositif expérimental est composé de plusieurs haut-parleurs primaires pour générer le bruit ambiant, des haut-parleurs secondaires pour annuler le bruit ainsi qu’un vibromètre laser qui vise une membrane placée dans l’oreille. © Université technologique de Sydney
    Le dispositif expérimental est composé de plusieurs haut-parleurs primaires pour générer le bruit ambiant, des haut-parleurs secondaires pour annuler le bruit ainsi qu’un vibromètre laser qui vise une membrane placée dans l’oreille. © Université technologique de Sydney

    Une réduction de bruit jusqu’à 6 kHz

    Pour augmenter la plage de fréquences prise en compte, les chercheurs ont utilisé un vibromètre laserlaser associé à une petite membrane rétroréfléchissante placée dans l'oreille. Le dispositif leur a permis de mesurer avec beaucoup plus de précision le bruit ambiant. Ils ont ainsi réussi une atténuation du bruit de 10 à 20 décibelsdécibels sur des fréquences jusqu'à 6 kHz. Ceci reste toutefois inférieur à un casque, qui peut atteindre une réduction de bruit jusqu'à 30 décibels.

    En l'état actuel, ce dispositif présente certaines limites, notamment à cause du coût élevé du vibromètre laser. Néanmoins, les chercheurs espèrent parvenir à miniaturiser le système et réduire le coût de production afin de l'intégrer dans des appuie-tête d'avions ou de voitures autonomes. Les chercheurs reconnaissent également que le système de suivi des mouvements de la tête, pour viser la membrane placée dans l'oreille, est également assez limité en l'état actuel. Le dispositif, bien que très prometteur, est donc loin d'être prêt pour une commercialisation pour l'instant.