Jusqu’à récemment, les archéologues avaient parfois du mal à obtenir de manière régulière des images aériennes de leurs chantiers de fouille, du moins sans se ruiner. Pour leur faciliter la vie, un ancien étudiant en archéologie américain a développé un drone quadricoptère adapté à leurs besoins. Il est petit, facilement transportable, car en partie pliable, et il résiste à l’eau. Ryan Baker est maintenant à la tête d’Arch Aerial.

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    En 2012, Ryan Baker était étudiant en archéologie classique lorsqu'il a travaillé sur le site étrusque de Poggio Civitate, près de Murlo en Italie. Il avait notamment pour objectif d'organiser la base de données géospatiales des tranchées et découvertes faites sur le lieu des fouilles. Pour ce faire, il disposait de quelques photographies aériennes prises un jour donné depuis un ballon gonflé à l'héliumhélium. Un constat s'est imposé : cette ressource était bien maigre, sachant que son obtention a pourtant fortement amputé le budget du projet de recherche.

    Le jeune étudiant a alors réfléchi à un concept qui pourrait changer la donne, donc permettre de facilement réaliser des photographiesphotographies aériennes à moindre coût quand le besoin s'en fait sentir. Il est maintenant à la tête de l'entreprise américaine Arch Aerial, qu'il a fondée avec Ben Martin, Brandon Lee et Steve Fronek. Leur produit : un drone spécifiquement adapté aux nécessités de l'archéologie. L'engin, un quadricoptère, a la particularité d'être résistant à l'eau, tout en ayant des bras pliables et des hélices facilement démontables, histoire de le transporter avec aisance.

    Ainsi, il est fourni avec un sac à dosdos étanche dans lequel il peut être rangé, tout comme la tablette Nexus 7 exploitée pour le piloter (un pc peut aussi être utilisé). Précisons néanmoins que l'engin peut opérer de manière autonome selon un programme établi à l'avance, grâce à son pilote automatique. Arch Aerial Atlas-1, son nom, a notamment été présenté durant la conférence annuelleannuelle 2014 de l'Institut archéologique américain, qui s'est tenue à Chicago du 2 au 5 janvier dernier.

    Modèle tridimensionnel d’un ancien terrain de jeu de balle maya. Il a été reconstitué à partir d’images aériennes prises par un dispositif placé sous le drone d’Arch Aerial, tandis qu’il volait dans la forêt bélizienne. Il reproduit une image fidèle du site, de quoi aider les archéologues dans leurs tâches. © Arch Aerial

    Modèle tridimensionnel d’un ancien terrain de jeu de balle maya. Il a été reconstitué à partir d’images aériennes prises par un dispositif placé sous le drone d’Arch Aerial, tandis qu’il volait dans la forêt bélizienne. Il reproduit une image fidèle du site, de quoi aider les archéologues dans leurs tâches. © Arch Aerial

    Un drone volant partiellement imprimé

    Pour le développer, les entrepreneurs ont largement eu recours à une technologie de plus en plus en vogue : l'impression 3D. Comme ils l'ont expliqué à Live Science, elle leur permet de concevoir une pièce, puis de l'obtenir en seulement quelques heures. Arch Aerial Atlas-1 est une version finale, pour laquelle de nombreuses leçons ont été tirées de tests réalisés avec un prototype.

    L'été dernier, les entrepreneurs se sont ainsi rendus sur des sites explorés dans le cadre du Programme for Belize Archaeological Project (Mexique), mais aussi sur le chantier d'une tombe étrusque du site de San Giovenale (Italie) et sur celui de Poggio Civitate (Italie). Leur drone a alors été mis à profit pour photographier ou filmer les sites avant, mais surtout après les excavations... tous les jours. Par la suite, en moins de 20 mn, des modèles tridimensionnels des zones prospectées ont été produits par le logiciel Agisoft Photoscan, de quoi suivre avec une grande précision l'avancée des travaux.

    La découverte de vestiges mayas à son palmarès

    Au Mexique, des photographies prises à 91 m d'altitude ont notamment permis la découverte de quatre constructions mayas. Le site était pourtant fouillé depuis plusieurs années par des archéologues de l'université du Texas à Austin, d'où provient Ryan Baker. L'une d'entre elles est une plateforme carrée de 10 m de côté qui n'était pas visible depuis le sol à cause des hautes herbes.

    Les images prises sont actuellement conventionnelles (domaine du visible et de l'infrarougeinfrarouge), mais selon Live Science, l'équipe souhaiterait également proposer, à la vente ou à la location, des drones dotés d'un lidar. Des recherches sont donc menées en ce sens. La jeune entreprise vise également des marchés plus commerciaux, car leur engin peut aussi remplir des missions de surveillance de cultures ou d'élevages, ou de recherche et sauvetage, par exemple.