Le premier indice universel établi par l'Union Internationale des Télécommunications pour classer les pays en fonction de l'accès aux Technologies de l'Information et de la Communication bouscule les idées reçues et souligne l'émergence de pays non anglophones.

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    Etabli par l'UIT (Union Internationale des TélécommunicationsUnion Internationale des Télécommunications), le premier indice universel visant à classer les pays en fonction de l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) réserve quelques surprises. Présenté il y a deux jours, il montre par exemple que la Slovénie est à égalité avec la France. Ou encore que la République de Corée, qui ne figure d'habitude pas parmi les dix premiers dans un classement de ce type, vient dans les toutes premières positions mondiales. On retrouve ainsi dans le classement la Suède, avec une note de 0,85, le Danemark (0,83) et la Corée (0,82). Viennent ensuite les Etats-Unis et le Canada avec 0,78, le Royaume-Uni (0,77), la France, la Slovénie, l'Italie et la Nouvelle Zélande (0,72).

    Ce classement vient bousculer aussi quelques idées reçues. A l'exception du Canada, classé dixième, les dix premiers pays du monde sont exclusivement des pays asiatiques et européens. Les plus importants progrès au cours des quatre dernières années dans le secteur des TIC ont été le fait des quatre "TigresTigres" asiatiques. Il semble selon l'étude réalisée, que l'anglais ne soit plus un facteur décisif qui favorise l'adoption rapide d'une technologie, d'autant que l'on trouve davantage de contenus disponibles dans d'autres langues. L'indice d'accès numérique (DAI) se différencie d'autres indices en ce sens qu'il inclut plusieurs nouvelles variables telles que l'éducation ou l'accessibilité économique. Il concerne au total 178 pays, ce qui, selon l'UIT, en fait le premier indice véritablement universel dans le secteur des TIC.

    Pour ce qui est de l'accès numérique, les pays sont classés en quatre catégories selon leur niveau d'accès (excellent, bon, médiocre ou faible). Les pays dont l'accès est défini comme "bon" sont essentiellement des pays d'Europe centrale et orientale, des pays des Caraïbes, des Etats du Golfe et des pays émergentsémergents d'Amérique latine. Nombre d'entre eux utilisent les TIC comme catalyseurcatalyseur du développement et les politiques publiques les aident à obtenir des résultats spectaculaires en matièrematière d'accès aux TIC. L'UIT cite à cet égard d'importants projets tels que l'initiative "Internet City" à Dubaï dans les Emirats arabes unis (venant en tête des pays arabes d'après l'indice), le "Multimedia Super CorridorCorridor" en Malaisie (pays d'Asie le mieux classé) et le projet "Cyber City" à Maurice (au premier rang des pays d'Afrique, avec les Seychelles).

    L'analyse du rôle des TIC est particulièrement importante, souligne l'ITU, étant donné que la généralisation de l'accès peut doper le développement économique et améliorer la vie quotidienne de chacun. L'Internet permet un accès instantané à l'information, en tout temps et en tout lieu, et ouvre d'immenses perspectives à l'amélioration des soins de santé, à la fourniture de services éducatifs et à la protection de l'environnement. Les TIC s'avèrent être un outil indispensable à la réalisation d'autres objectifs en matière de développement, par exemple ceux qui sont énoncés dans la Déclaration du Millénaire.

    La création d'un indice d'accès numérique est l'un des résultats de l'édition 2003 du Rapport sur le développement des télécommunications dans le monde qui sera publié par l'UIT, à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), les 8 et 9 décembre à Genève. Ce document constituera une référence qui permettra aux pouvoirs publics, aux organismes internationaux d'aide au développement, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé d'évaluer la situation des technologies de l'information et de la communication dans chaque pays.