Le concept d'esprit agissant sur la matière est au centre de nombreux romans fantastiques. Le 8 juin dernier, à Paris, il était au centre du Salon de la recherche et de l'innovation. Il n'était évidemment pas question de tordre une cuillère par la seule force de la volonté, mais bien de commander un ordinateur par la pensée…

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    Un ordinateur contrôlé par la pensée <br />(Courtesy of Stéphane De Sakutin / AFP)

    Un ordinateur contrôlé par la pensée
    (Courtesy of Stéphane De Sakutin / AFP)

    A l'occasion du Salon de la recherche et de l'innovation, et devant un parterre de scientifiques et de curieux, Peter Brunner et deux de ses collègues du centre de recherche Wadsworth à New York ont présenté leur nouvelle interface cerveaucerveau-ordinateur. Peter Brunner s'est assis face à son ordinateur portable, a posé sur son crânecrâne un bonnet tapissé d'électrodesélectrodes, puis a fait apparaître les lettres du mot Bonjour sur son écran... et ce, sans toucher au clavier ni à la souris...

    Les chercheurs ont alors expliqué que le « casque » garni d'électrodes porté par Peter Brunner numérisait les impulsions électriques émises par son cerveau, puis les transmettait à l'ordinateur afin qu'il exécute ses instructions. Plus précisément, le casque se comporte comme un électro-encéphalogramme et identifie les pics d'activité dans les ondes émises par le cerveau. Imaginons que l'utilisateur veuille faire écrire un "A" à son ordinateur. Il concentre son attention sur un rectangle composé de lettres et de symboles - dont la lettre A - présent à l'écran. Tour à tour, et de manière aléatoire, les colonnes et les lignes de cette matrice se trouvent illuminées, et le cerveau du sujet envoie un signal plus intense dès que l'une d'elles contient la lettre A. Ainsi, en l'espace de 15 secondes, l'ordinateur sait avec exactitude quelle lettre vous scrutez, et laquelle vous souhaitez utiliser.

    Les applicationsapplications de cette interface cerveau-ordinateur sont nombreuses. Selon Theresa Sellers, membre de l'équipe de recherche, elle pourrait en premier lieu améliorer le quotidien de nombreux paralysés. Elle leur permettrait par exemple de taper des messages ou des textes sur un ordinateur, voire, dans un proche avenir, de guider leur fauteuil roulant.