En octobre dernier, lorsque Facebook est devenu Meta, Mark Zuckerberg a présenté en détail sa conception du métavers pour un avenir radieux... Les brevets déposés par la firme permettent un aperçu de l’envers du décor, où la moindre réaction physique pourrait être utilisée pour la publicité ciblée.


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    La maison mère de FacebookFacebook, désormais connue sous le nom de Meta, investit massivement dans le métavers et les technologies liées. Mark ZuckerbergMark Zuckerberg a annoncé son intention de dépenser 10 milliards de dollars par an. Le Financial Times a passé en revue des centaines de demandes de brevets déposés par Meta aux États-Unis au cours de l'année écoulée, dont beaucoup ont été accordés, pour mieux comprendre la vision d'avenir de la firme.

    Certains des brevets sont sans surprise, étant donné que ce genre de technologie est déjà en développement chez la concurrence. Cela inclut le suivi du visage afin de dupliquer les expressions de l'utilisateur sur son avatar virtuel, ou encore le suivi des yeuxyeux, afin d'animer les yeux virtuels correctement. Ce dernier permet aussi de créer un rendu plus précis à l'endroit regardé par l'utilisateur d'un casque de réalité virtuelle ou augmentée, limitant la puissance nécessaire pour générer le reste de l'image.

    Les brevets décrivent aussi un système de capteurscapteurs magnétiques à porter sur le torse pour détecter la posture, ou encore un système pour créer des avatars à partir de photos. Le but final serait de créer des copies 3D des personnes et objets tellement réalistes qu'ils sont impossibles à distinguer de l'original. Le système a été décrit comme « un programme de clonageclonage humain ».

    Mark Zuckerberg avec son avatar lors de sa présentation du métavers. © Meta
    Mark Zuckerberg avec son avatar lors de sa présentation du métavers. © Meta

    La collecte de données au service de la publicité ciblée

    Si de telles technologies pouvaient rendre le métavers beaucoup plus immersif, d'autres brevets montrent comment Meta compte exploiter toutes les données collectées afin de générer des revenus. Mark Zuckerberg avait déjà souligné qu'il comptait garder un prix bas pour son casque de réalité virtuelle, et gagner de l'argentargent grâce à la vente de services et biens numériques, et aussi grâce à la publicité.

    L'un des brevets montre comment Meta compte personnaliser les publicités dans la réalité augmentée, en fonction de l'âge, du genre, des intérêts, et de leurs interactions avec les réseaux sociauxréseaux sociaux, y compris les « likes » et les commentaires. Avec un casque ou des lunettes qui intègrent un suivi des yeux, la firme pourrait exploiter une nouvelle source riche en informations sur la manière dont l'utilisateur perçoit le contenu, et quels éléments sur la page attirent son attention...

    Le casque HTC Pro Eye intègre déjà le suivi des yeux depuis plusieurs années. © HTC
    Le casque HTC Pro Eye intègre déjà le suivi des yeux depuis plusieurs années. © HTC

    Des publicités partout dans le métavers ?

    Toujours selon les brevets, la firme compte proposer la duplication des objets réels dans les univers virtuels. Cela concordeconcorde avec un autre brevet qui décrit un système pour permettre à des tiers de « sponsoriser l'affichage d'un objet » dans un lieu virtuel grâce à un processus similaire à la vente actuelle des publicités. Cela ouvrira donc un tout nouveau support pour la publicité ciblée. Les sponsors n'auront plus à s'appuyer sur des casquettes et T-shirts avec leur logo, comme dans le monde réel, ou des encarts dans les pages Web. N'importe quel objet, dans n'importe quel univers virtuel, pourra servir de support publicitaire.

    Interviewé par le Financial Times, Brittan Heller, avocatavocat en technologies chez Foley Hoag, a indiqué « mon cauchemar serait que la publicité ciblée basée sur nos réactions biologiques involontaires apparaisse dans le métavers ». On imagine aisément un ajout au casque qui mesure fréquence cardiaque et vitessevitesse de respiration en visualisant du contenu publicitaire...

    En réponse, Meta s'est contenté d'indiquer, « nos brevets ne couvrent pas nécessairement les technologies utilisées dans nos produits et services ». Le métavers en tant que tel n'existera pas avant des années, mais cela souligne l'importance de ne pas le laisser entre les mains d'une seule entreprise...