Uber vient d’annoncer qu’il comptait réaliser la livraison des repas par Uber Eats via des drones. Ce service serait associé à son projet de taxis volants Uber Air.

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    Vous connaissez les services de voiture de transport avec chauffeur (VTC) et les livraisons de repas à domicile. Uber compte désormais mixer tout ce petit monde et s'affranchir des contraintes terrestres pour acheminer à la fois les personnes et les petits plats par la voie des airsairs grâce aux drones. C'est en tout cas ce qu'a annoncé la firme américaine jeudi.

    Depuis près de deux ans, le géant du VTC s'est doté d'une division appelée Uber Elevate, spécialisée dans la recherche et le développement de moyens de transports volants. Le service baptisé Uber Air proposera des taxis volants à l'horizon 2023. La firme a même dévoilé un concept d'aéronefaéronef à décollage et atterrissage verticaux avec l'eCRM-003. Celui-ci n'est autre que le cahier des charges de ce que Uber souhaiterait voir exploiter par un véritable avionneur.

    Côté drones livreurs de repas, la firme ne donne pas d'éléments techniques. Elle a juste dévoilé un concept de drone quadrirotor à décollage vertical, doté d'un fuselagefuselage allongé et dont les rotors pourraient pivoter une fois en mode vol de croisière. En tout cas, sachant qu'un quadricoptère est capable de soulever l'équivalent d'un tiers de sa massemasse, celui-ci devra être suffisamment volumineux pour pouvoir porter une charge de quelques kilogrammeskilogrammes.

    Pour que les véhicules volants décollent et se posent au cœur de la ville, le service prévoit des « skyports » placés sur la toituretoiture des immeubles. Ce sont justement ces mêmes plateformes qui devraient accueillir les drones automatiques livreurs de repas.

    Pour ses projets aériens, au début de l'année, Uber s'est vu accorder l'autorisation de réaliser des expérimentations à San Diego (Californie) par le gouvernement fédéral. Selon ses dires, Uber travaille en étroite collaboration avec la Federal Aviation Administration (FAA). Toujours dans son communiqué, la firme a également annoncé qu'elle comptait déployer son futur service dans plusieurs pays. Ainsi, Uber Air, et donc son pendant Eats en version volante, devrait débarquer en Australie, au Brésil, en Inde, au Japon et... en France, notamment à Paris !

    Pour acheminer les repas, Uber Eats compte exploiter des <em>« skyports »</em>, des plateformes de décollage et atterrissage disposées sur les toits des immeubles en ville. Ces espaces pourraient alors accueillir à la fois les drones et les taxis volants, comme le concept eCRM-003 de la société. © Uber

    Pour acheminer les repas, Uber Eats compte exploiter des « skyports », des plateformes de décollage et atterrissage disposées sur les toits des immeubles en ville. Ces espaces pourraient alors accueillir à la fois les drones et les taxis volants, comme le concept eCRM-003 de la société. © Uber

    Des drones au-dessus de Paris ?

    À l'instar d'Amazon, l'entreprise a d'ailleurs décidé d'ouvrir un centre de recherche sur la voiture volante dans la capitale. Uber consacrera 20 millions d'euros durant cinq ans pour développer des technologies d'intelligence artificielle et de vision permettant de rendre ses taxis volants autonomes. Ces systèmes pourront être intégrés aux drones afin que ceux-ci puissent évoluer en sécurité dans l'espace aérien urbain.

    En attendant, il reste difficile de croire que ces drones, ainsi que ces taxis, pourront évoluer aisément dans le ciel parisien. En effet, le survol d'une ville de densité importante est très réglementé en France. Dans le cas de Paris, sauf dérogation, le survol de l'agglomération est interdit en dessous d'au moins 6.000 pieds, soit environ 1.800 mètres. Autant dire qu'en pratique aucun aéronef ne pourrait décoller ni se poser, encore moins un drone. En France, la réglementation est d'ailleurs suffisamment claire à ce sujet, puisqu'il est à peine toléré de faire voler un drone de loisir dans son jardin à la campagne. Alors, voir évoluer des drones de plusieurs kilogrammes au-dessus des toitstoits de Paris reste du domaine de la science-fiction. Rien que le volumevolume sonore déjà anxiogène des rotors des drones présente une sacrée contrainte.

    Uber n'est pas le seul à vouloir utiliser la voie des airs pour acheminer sur de courtes distances des passagers ou des repas. Futura a d'ailleurs dressé il y a peu la liste des huit projets de taxis drones les plus aboutis. En France, pour les livraisons, La Poste a même réalisé des expérimentations de distribution de courriers et colis par drones dans le Var. Mais le survol de drones en zones urbaines denses reste problématique. Il est toutefois testé pour la livraison d'échantillons de sang en Suisse.

    Que ces projets aboutissent ou pas en raison des nombreuses contraintes rencontrées, une chose est certaine, en milieu urbain, la voie des airs reste la plus efficace en termes de gain de temps et d'argentargent. Autrement dit, les acteurs du transport urbain ou de la livraison poursuivent leur développement avec la philosophie de ce qu'on appelle désormais communément l'uberisation.