Le géant américain du e-commerce Amazon vient de présenter une idée originale pour un service de livraison vraiment express. Baptisé Prime Air, il emploierait des drones portant des colis pesant jusqu’à 2,3 kg et les acheminent chez le client, le tout en moins de 30 minutes après la commande. Techniquement réalisable, mais douteux du point de vue de la sécurité, le système, de l'aveu même d'Amazon, ne serait pas disponible avant de nombreuses années... Une fantaisie, sans doute, mais elle est amusante.

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    Ce drone conçu par Amazon est actuellement testé par le département de recherche et développement de la société pour élaborer un service de livraison en 30 minutes. Le géant du e-commerce affirme que grâce à ses huit moteurs, il peut soulever des colis de 2,3 kg. © Amazon

    Ce drone conçu par Amazon est actuellement testé par le département de recherche et développement de la société pour élaborer un service de livraison en 30 minutes. Le géant du e-commerce affirme que grâce à ses huit moteurs, il peut soulever des colis de 2,3 kg. © Amazon

    L'un des principaux handicaps du commerce électronique par rapport à celui des magasins en dur concerne les délais de livraison. Dans ce domaine, AmazonAmazon multiplie les initiatives pour tenter de réduire au maximum le temps nécessaire. Via son service payant Premium (49 euros par an), le géant américain propose aux acheteurs un délai de un à deux jours ouvrés sur les articles éligibles. Dans certaines villes américaines, notamment en Californie, les clients peuvent être livrés en une heure. Amazon a même récemment annoncé qu'il proposait la livraison le dimanche dans les villes de Los Angeles et de New York. Et l'entreprise voit encore plus loin, en imaginant un service de livraison assuré par des drones !

    Baptisé Prime Air, il serait testé par les équipes de recherche et développement d'Amazon, si l'on en croit une vidéo officielle que nous publions ici. L'idée est de pouvoir assurer une livraison de certains articles en moins d'une demi-heure. D'abord, le client sélectionne cette option de livraison. Puis la commande est traitée dans l'entrepôt d'Amazon, où l'article est emballé et placé sur un tapis automatique au bout duquel se trouve un drone équipé de huit rotors. La boîte arrive sous le ventre de l'appareil, qui l'agrippe avec des princes, puis décolle vers sa destination. L'engin arrive devant l'entrée d'une demeure, se pose dans l'allée, libère son colis, puis s'en va !


    Dans cette vidéo promotionnelle, Amazon dévoile son drone-livreur. Si le concept semble techniquement réaliste, il pose d'innombrables questions en matière de sécurité qui rendent sa mise en application difficile, voire improbable. © Amazon

    Les drones d’Amazon et la question de la sécurité

    « Je sais que cela ressemble à de la science-fiction. Mais ce n'en est pas », déclare Jeff BezosJeff Bezos, le fondateur et patron d'Amazon, lors de l'émissionémission 60 Minutes de la chaîne de télévision américaine CBS. Il a expliqué que les drones, des « octocopters », pourraient soulever des colis allant jusqu'à 2,3 kgkg, ce qui selon lui concerne 86 % des articles livrés.

    Tout cela paraît si simple qu'on en oublierait presque les très nombreux obstacles qui rendent un tel service peu viable. La législation, tout d'abord, ne permet pas (encore) d'utiliser des drones civils. Jeff Bezos a admis qu'il faudrait plusieurs années, cinq ans au moins, pour obtenir les autorisations nécessaires de la part de la Federal Aviation Administration (FAA) américaine.

    Surtout, au-delà de l'aspect purement légal, l'usage du drone soulève de nombreuses questions de sécurité. Comment évoluera-t-il dans un milieu urbain parcouru de câbles, de poteaux, d'arbresarbres et de grilles en tout genre ? Comment s'assurer que le drone n'ira pas percuter quelqu'un en se posant dans un jardin ou devant une entrée d'immeuble ? Quels systèmes de sécurité pourraient empêcher un crash en cas de panne ? Comment faire en sorte que le colis soit remis en mains propres à l'acheteur ?

    Autant d'interrogations qui restent sans réponse. Disons qu'Amazon s'est surtout offert un beau coup de publicité à quelques encablures des fêtes de fin d'année... Pourtant, promet Jeff Bezos, « un jour, voir des engins Prime AirAir sera aussi banal que de voir des camions de livraison aujourd'hui ». Les paris sont ouverts.