Les autorités sud-coréennes ont adopté des mesures de sécurité high-tech pour les prochains Jeux olympiques d'hiver, avec le déploiement de chasseurs de drones et d'un avion tactique avec reconnaissance faciale.

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    Les prochains Jeux olympiques (JO) d'hiverhiver, qui se dérouleront du 9 février au 25 février à Pyeongchang, en Corée du Sud, feront l'objet de mesures de sécurité très sophistiquées. Les autorités du pays ont en effet choisi d'utiliser des moyens technologiques très avancés qui comprennent des drones chasseurs de drones, de la surveillance vidéo aérienne avec reconnaissance faciale, 900 caméras à détection de mouvementmouvement ainsi que trois véhicules de recherche équipés de rayons Xrayons X qui pourront voir toute personne ou arme cachée à l'intérieur des véhicules pénétrant dans les sites olympiques.

    Avec environ un million de spectateurs attendus au cours de ces JO d'hiver et la présence de 26 chefs d'État, la sécurité est évidemment la principale priorité du pays hôte. Mais la question est rendue encore plus sensible en raison de la tension extrême avec la Corée du Nord. Malgré la participation d'une délégation d'athlètes nord-coréens, les derniers mois ont été très délicats et le gouvernement de Séoul met les moyens pour rassurer l'opinion.

    Des canons brouilleurs de signal et des filets anti-drones

    L'une des mesures les plus spectaculaires est le dispositif de lutte contre les drones qui viendraient à survoler les zones d'exclusion décrétées au-dessus des sites et installations olympiques. L'Institut supérieur coréen des sciences et technologies (Kaist) a conçu des radars pour repérer les engins volants de petite taille et donner l'alerte. Des canons brouilleurs de signal seront alors activés pour abattre le drone. Des drones intercepteurs capables de jeter un filet pour capturer leur cible seront aussi déployés. Et, si cela ne suffisait pas, des troupes d'élite ont été entraînées pour descendre des drones au fusil depuis un hélicoptèrehélicoptère.

    Pour la surveillance des personnes, les autorités feront notamment patrouiller un avion équipé d'une caméra haute définition couplée à un logiciel de reconnaissance faciale censé détecter un comportement menaçant. On ignore précisément sur quelle base les algorithmes jugeront de la dangerosité d'un individu. Les erreurs et quiproquos ne sont pas improbables... 


    Les drones indésirables chassés au filet

    Article initial de Numerama, paru le 16/01/2016

    Une équipe de l'université technologique du Michigan (États-Unis) a imaginé une méthode de capture pour les drones survolant des zones interdites. Elle repose sur un drone-chasseur qui projette à haute vitessevitesse un filet sur sa proie avant de la remorquer. Ce système pourrait servir à neutraliser sans risque des appareils menaçants.

    Et si l'arme la plus efficace pour neutraliser les drones survolant sans aucune autorisation les zones réglementées était l'emploi d'autres drones, chargés de les capturer ? C'est la piste que propose un groupe de travail de l'université technologique du Michigan, qui a mis au point un prototype d'appareil capable de projeter à très grande vitesse un filet sur un aéronefaéronef se trouvant dans un lieu interdit.

    Dans la vidéo de démonstration, on peut voir le drone expulser un filet en direction de sa cible à une vitesse suffisamment élevée pour l'empêcher d'avoir le temps d'entreprendre la moindre manœuvre d'évasion. Les mailles sont assez resserrées pour attraper des petits modèles, tandis que la surface de capture lors du déploiement du filet est assez étendue pour ne pas manquer les appareils les plus gros.

    Le drone, dont la portée de tir atteint douze mètres, conserve ensuite sa proie au bout d'un filin et peut ensuite le remorquer loin de la zone réglementée. Il peut aussi l'amener au sol pour qu'un policier le récupère, par exemple. C'est, d'après le responsable du projet, Mo Rastgaar, une excellente manière de prendre le contrôle d'un drone qui représenterait une vraie menace, surtout s'il est équipé d'explosifs.

    Dans ce cas, un tir de neutralisation risque de provoquer ce que l'on cherche justement à éviter. Idem si un drone contenant des produits chimiques ou bactériologiques est repéré. Il n'est sans doute pas très judicieux de tirer dedans, car son funeste contenu risque de se répandre à l'airair libre. La capture en douceur de l'appareil afin de l'éloigner au plus vite de la zone à risque paraît une bien meilleure idée.

    La portée de tir du drone-intercepteur est de douze mètres. La vitesse de projection est censément assez rapide pour que la cible n’ait pas le temps d’effectuer une manœuvre d’évitement. © HIRoLab, Michigan Tech

    La portée de tir du drone-intercepteur est de douze mètres. La vitesse de projection est censément assez rapide pour que la cible n’ait pas le temps d’effectuer une manœuvre d’évitement. © HIRoLab, Michigan Tech

    Protéger des lieux sensibles

    Ces drones pourraient être employés dans des lieux dont le survol est strictement contrôlé, comme une centrale nucléaire ou toute autre installation sensible. Il n'est en revanche pas sûr qu'ils soient très utiles dans le cas où le simple vol d'un drone constitue un risque. C'est le cas des aéroports, des parcs d'attraction, des manifestations, des rassemblements en plein air et plus généralement tous les endroits fréquentés par le public. D'autres méthodes seront alors préférables, afin d'éviter un affrontement de drones en plein ciel et au-dessus des gens.

    Plusieurs pistes sont envisagées. Outre l'obligation d'immatriculer ces drones et leur équipement ou de les équiper de transpondeurs qui permettraient aux autorités locales de savoir à qui appartient un drone détecté par les radars, afin de verbaliser ensuite son pilote, des idées comme les laserslasers anti-drones ou les brouilleurs de communications sont à l'étude. Ainsi que l'intégration, dans le logiciel, de zones d'interdiction aérienne.