au sommaire


    Connaissance des couleurs

    Connaissance des couleurs

    Est-ce un hasard, si en plus de leur génie, les plus grands comme Léonard de VinciLéonard de Vinci, Turner, Le Gréco, Delacroix,... étaient les plus savants, parmi les peintres de leur époque, dans le domaine scientifique de la couleur ?

    Les éléments de l'enseignement des couleurs n'ont été ni analysés ni enseignés dans nos ateliers d'Art, parce que l'on tient pour inutile d'étudier les lois de la couleur ; comme dit le proverbe : on peut devenir dessinateur, on naît coloriste. Des secrets de l'enseignement de la couleur ? Pourquoi nommerait-on secrets les principes que tous les artistes doivent connaître et qui auraient dû leur être enseignés à tous. Voici ce qu'affirmait Delacroix, peintre digne de foi dans ce domaine, il y a plus d'un siècle.

    L'on ne rentre pas dans la couleur comme dans un moulin disait Matisse reconnu par tous pour sa qualité de coloriste. Il suffit de voir ses oeuvres d'avant 1900 pour constater que la couleur n'était pas sa grande préoccupation (comme pour Cézanne, Van Gogh)

    A leur début les peintres cherchent à reproduire fidèlement la couleur de chaque objet sans soucis de créer une oeuvre par l'harmonie des couleurs.

    Jeune, Matisse ne ressent pas la couleur d'un fond, il ne voit pas toutes les couleurs d'une nappe ou d'une robe blanche. Il faut du temps pour y parvenir.

    Il écrit au sujet d'un voyage en Bretagne en 1895 (il a 26 ans) Ceci fut la première étape de mon évolution, et je revins à Paris libéré de l'influence du Louvre : je me dirigeais vers la couleur.

    En 1934 (65 ans) Les couleurs employées en toute franchise font que c'est leur rapport de quantité qui fait leur qualité cette phrase montre qu'il découvre encore.

    Image du site Futura Sciences

    La Tristesse du Roi

    La composition qu'il réalisa à 83 ans, "La tristesse du roi", est une ouvre de coloriste achevé qui éclaire parfaitement ce qu'il écrit un peu avant. Je sens par la couleur, c'est donc par elle que ma toile sera organisée.

    A 84 ans à force de travailler la couleur, il déclare Tout est dans la valeur, n'est-ce pas ? Pour une valeur à droite qui n'était pas en place, tout foutait le camp dans mon tableau. Ça n'a l'air de rien, une valeur... On a mis des années à s'apercevoir d'une pareille vérité. Et cependant elle crève les yeuxyeux (j'ajoute : à celui qui sait).

    La valeur d'une couleur est une notion difficile à acquérir ; c'est sa clarté, indépendamment de sa tonalité et de sa saturation, elle joue un grand rôle dans l'équilibre des couleurs d'un tableau ; c'est ce que le peintre contrôle lorsqu'il recule d'un pas et cligne des yeux pour sonder son oeuvre.

    Le peintre allemand Albers écrit en 1963 dans « L'interaction des couleurs », Très peu de gens sont capables de distinguer entre fortes et faibles valeurs de teintes différentes. Une connaissance et un entraînement peuvent combler cette lacune.

    Les plus belles oeuvres, par l'harmonie et la beauté recherchée de leurs couleurs, ont été réalisées, par les plus grands, à la fin de leur vie ( Je le montre dans un ouvrage à paraître," La couleur et l'artiste", prévu pour l'an prochain et aucun d'eux n'a été prodige en peinture) (Ingres, à 10 ans, était un prodigieux dessinateur mais pas un coloriste) Peut-être n'existe-t-il toujours pas de Mozart en peinture.