Le ministre de l'éducation nationale et de la recherche vient d'annoncer la création de nombreux postes statutaires dans la recherche dès cette année. L'université n'est pas en reste puisque c'est environ 1000 postes qui seront ouverts d'ici 2005. Le gouvernement répond ainsi à la principale revendication des chercheurs regroupés au sein du collectif "Sauvons la recherche".


au sommaire


    crédit photo : Agnès Anne /LEM P7

    crédit photo : Agnès Anne /LEM P7

    Après 3 mois d'une mobilisation sans précédent, le conflit opposant les chercheurs au gouvernement semble sur le point de se terminer. Dans un premier temps, le gouvernement avait annoncé le déblocage des crédits gelés afin de permettre aux laboratoires de sortir de l'asphyxieasphyxie financière dans laquelle ils étaient. Le Premier Ministre avait aussi promis le déblocage de 3 milliards d'euros en 3 ans dans le cadre d'un plan pluriannuel de la recherche. Plus récemment, il a été mis en place des Etats Généraux de la recherche, dont le but est de regrouper tous les acteurs de la recherche française afin de définir une orientation scientifique pour les années à venir.

    Les chercheurs avaient estimé que les promesses qui leur avaient été faites ne constituaient rien de nouveau par rapport aux éléments déjà donnés. Les directeurs de laboratoire décidèrent donc de démissionner de leurs tâches administratives en cette journée du 9 mars 2004, qui restera certainement dans les annales. Ce jour-là, 1462 directeurs et 2103 chefs d'équipes ont démissionné. Pour manifester leurs inquiétudes par rapport à l'état catastrophique de la recherche française et refuser cet abandon dans lequel la France s'engageait.

    Ce mouvement sans précédent a été fédéré autour de deux pétitions lancées sur internetinternet qui ont reçu plus de 320.000 signatures. Jamais nous n'avons autant parlé de la recherche, de son fonctionnement et de ses objectifs en France. Nous ne pouvons que nous féliciter de ce nouveau dialogue, donnant l'opportunité aux chercheurs d'expliquer l'importance de leurs travaux et permettant à chaque français de comprendre l'importance de la recherche pour l'avenir (ce qui d'ailleurs rejoint un des objectifs principaux de Futura-Sciences).

    Ce mouvement soutenu par près de 82% de français a donc largement débordé le cadre des chercheurs. Grâce au soutien des français, le mouvement a pris de l'importance et a pu ainsi atteindre ses objectifs. C'est ainsi que hier le gouvernement a annoncé la création de 200 postes de chercheurs et 350 postes d'ingénieurs de recherche et techniciens (ITA) pour cette année. L'université n'est pas en reste puisque 150 postes "ATER" (Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche), et 150 IATOS (ingénieurs, techniciens, ouvriers, employés de service) seront créés cette année aussi. Et 700 postes de professeurs, et de maîtres de conférencemaîtres de conférence seront ouverts en janvier 2005.
    Par cette mesure, le gouvernement répond à la dernière des mesures d'urgence réclamées par les chercheurs.