Le 7 janvier 2004, une pétition a été lancée sur internet, par de nombreux directeurs de recherche, pour alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur l'état catastrophique de la recherche publique française. En 4 jours, la pétition a recueilli plus de 4500 signatures, dont celles de scientifiques prestigieux et parrains de Futura-Sciences. L'un des faits les plus marquants est la menace de démission collective de tous les directeurs de recherche ayant signé cette pétition, si une réponse appropriée n'est pas donnée très rapidement.

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    Appel au grand public (MAJ)

    La pétition a déjà reçu près de 20000 signatures. Devant un tel record de mobilisation des chercheurs et des directeurs de laboratoire, le gouvernement a réagi en recevant une délégation du collectif "sauvons la recherche". Il semble désormais possible de donner une nouvelle impulsion à la recherche Française. Mais pour cela, les chercheurs ont besoin du soutien de tous ceux qui pensent qu'une recherche efficace et ayant les moyens de ses ambitions est une nécessité absolue autant d'un point de vue scientifique, qu'économique et technologique pour notre pays. Afin que demain nous ne soyons pas dépendant des découvertes effectuées ailleurs. Une pétition destinée au grand public est désormais disponible (voir lien à la fin de l'article), n'hésitez pas à la signer, afin de montrer que pour vous aussi la recherche doit être une priorité de notre pays.

    Une situation de crise

    Cette pétition est le résultat de plusieurs mois (années) d'observation de la détérioration de la recherche publique française. Malgré les discours officiels, qui font de la recherche un sujet prioritaire, et promettent d'y consacrer 3 % du PIBPIB d'ici à 2010 (actuellement la France y consacre 2,1 % de son PIB), c'est rigoureusement l'opposé qui est observé dans les faits.
    Coupes dans le budget des laboratoires, on se rappelle encore de la fermeture de l'université d'Orsay l'année dernière pendant plusieurs semaines, faute de pouvoir payer les frais de fonctionnement en électricité et en eau, en raison de la non attribution des sommes dues par le ministère.

    Réduction du nombre de postes de chercheurs rendant les perspectives d'embauches quasi-inexistantes. Chaque année de nombreux jeunes chercheurs s'expatrient (notamment aux Etats-Unis) afin de pouvoir exercer leurs compétences et leur passion, faute de pouvoir le faire en France. Que dirions nous d'une entreprise qui formerait ses cadres, puis les enverrait travailler dans une entreprise concurrente ?

    La recherche n'attire plus les jeunes et c'est un problème majeur pour notre société qui, sans une recherche fondamentale forte, ne pourra pas maintenir son niveau de compétitivité économique et technologique.
    Quelques exemples de la situation :

    • Le Budget : Début décembre 2003, 50 % des crédits de fonctionnements 2002 du CNRS ne lui avaient toujours pas été versés ! (soit 200 millions d'euros votés).
    • Le recrutement :
      1. A l'INSERM 95 postes de chargés de recherche étaient ouverts au concours en 2002, uniquement 30 sont prévus en 2004 !

      2. Au CNRS, 583 postes de chercheurs étaient ouverts en 2001, 480 en 2002, 357 en 2003, 322 en 2004. De plus, 346 postes de titulaires vont être remplacés par des postes contractuels cette année.
      3. Ceci est à associer au départ à la retraite d'un grand nombre de chercheurs.
      Comment considérer dans ces conditions que la recherche soit réellement une priorité nationale ?

      Or, comme le rappelle le texte, "Dans la conjoncture actuelle, les pays qui ne maintiendront pas un outil de recherche d'excellence seront incapables de suivre l'accélération de l'évolution économique associée à la production des connaissances. Plus grave encore, ils deviendront rapidement incapables de former les jeunes générations de manière compétitive. Ils entreront donc dans une dépendance économique difficilement réversibleréversible. "

      Les pétitionnaires réclament trois mesures concrètes :

      1. Le versement immédiat des sommes dues aux organismes de recherche.

      2. Une augmentation significative du nombre de postes pour les jeunes chercheurs dès cette année.

      3. La mise en place d'assises nationales de la recherche, qui réuniraient les acteurs économiques et politiques concernés, qui viseraient à une refondation du système de recherche par une politique pluri-annuelleannuelle offrant des perspectives d'embauche et de carrières attractives. Ceci à l'image du colloque de Caen "