Les biosalissures marines sur les parties immergées des coques de bateaux freinent le navire et contribuent à disséminer des espèces exotiques dans de nouveaux environnements. Des études suggèrent que la consommation de carburant augmente d'environ 20% dans le cas de biosalissures peu importantes causées par des bactéries ou des boues et de 50 à 90% si le phénomène est plus avancé.

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    Afin d'empêcher la fixation et le développement des organismes, la carène est enduite de peintures biocides (on parle d'antifouling), à base de composés cuivrés ou de synthèse (bactéricides, fongicidesfongicides). Leur nocivité pour l'environnement et même pour la santé humaine est aujourd'hui démontrée. Un autre type de revêtement, plus cher mais non toxique, composé de polymères de siliconesilicone ou de fluor rend la surface glissante, ce qui empêche un ancrage efficace des organismes marins qui se détacheront lorsque le bateau sera en mouvement. Cependant ce type de protection n'est pas efficace si le bateau se déplace lentement ou reste longtemps immobile. En effet les longues périodes d'amarrage favorisent la colonisation de la coque par des animaux tels que les vers tubicoles, les bryozoaires et les bernicles, qui, ensuite, resteront fixés même à des vitesses élevées.

    Les chercheurs de la Defence Science and Technology Organisation (DSTO), en Australie, ont développé une méthode physiquephysique, sans effet toxique, pour contrôler le développement des salissures sur des surfaces stationnaires. Elle consiste à créer des bulles d'airair sur la surface à protéger.

    Un écran de bulles

    Les bulles d'air sont produites par des petits appareils en silicone relativement bon marché et résistants, avec un flux de 3 à 8 litres par minute et par mètre de carène, à partir d'air fourni par une pompe à air commerciale. Les tests conduits en laboratoire et en situation réelle ont montré que les surfaces revêtues de peintures à base de silicone traitées sont colonisées par des hydroïdes mais sont dépourvues de vers tubicoles, bryozoaires. La rugosité des surfaces traitées est de deux à trois fois moins élevée que celle des surfaces non traitées, une différence suffisante pour réaliser des économies de carburants de l'ordre de 20 à 30% après une période de trois mois et d'environ 60% à long terme.

    Par Maïté Le Gleuher

    BE Australie numéro 64 (19/06/2009) - Ambassade de France en Australie / ADIT - www.bulletins-electroniques.com/actualites/59565.htm