Cela peut paraître farfelu, mais l’idée est sérieuse. Une compagnie propose d’utiliser des data centers sur la Lune, pour une utilisation commerciale, gouvernementale, ou académique. Une première mission test est prévue de décoller à la fin de l’année. Mais pour quoi faire ?


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    La compagnie Lonestar Data Holdings, basée à Saint-Pétersbourg et en Floride, souhaite développer un business de la donnée en environnement cis-lunaire. Mais qui serait intéressé et pourquoi ? La start-upstart-up aimerait proposer une solution de récupération des données depuis la Lune. Ce service de cloud sert à sauvegarder des données, utile en cas de perte de serveursserveurs suite à un incident, une catastrophe naturellecatastrophe naturelle ou une attaque. Installer un centre de donnéescentre de données sur la Lune peut paraître saugrenu, mais n'est pas dépourvu de sens.

    En décembre 2021, Lonestar annonçait être en discussion avec des prestataires britanniques et américains pour tester un prototype de data center (centre de données) depuis l'ISS. © Nasa
    En décembre 2021, Lonestar annonçait être en discussion avec des prestataires britanniques et américains pour tester un prototype de data center (centre de données) depuis l'ISS. © Nasa

    Sous l’aile d’Artemis

    Quand la Nasa a relancé le programme Artemis, sa vision n'était pas seulement d'envoyer des astronautes sur place ou en orbite autour de notre satellite naturel, mais aussi de développer une galaxie d'acteurs dédiée en soutien aux missions lunaires. Ces services complémentaires serviraient aux activités du programme Artemis in situ, mais aussi à développer des services commerciaux.

    Le programme lunaire de la Nasa vise une installation longue et voit la Lune comme une nouvelle zone à équiper pour permettre le bon fonctionnement des missions spatiales. En bref : développer une économie lunaire. Suivant cette vision, la Nasa a lancé le programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) pour soutenir des missions privées sur la Lune, en achetant notamment plusieurs vols privés pour déployer des instruments scientifiques à la surface.

    Vue d'artiste du lander lunaire d'Intuitive Machine baptisé Nova-C. Une première mission (IM-1) est prévue de décoller en juin. Lonestar embarquera à bord d'IM-2 à la fin 2023. © Jason Riley, Artificial Lens for Lonestar
    Vue d'artiste du lander lunaire d'Intuitive Machine baptisé Nova-C. Une première mission (IM-1) est prévue de décoller en juin. Lonestar embarquera à bord d'IM-2 à la fin 2023. © Jason Riley, Artificial Lens for Lonestar

    Dur environnement lunaire

    Il ne fait pas bon vivre sur la Lune. Les équipements ne sont pas à l'abri des écarts de température entre le jour (+120 °C) et la nuit (-180 °C), qui durent chacun deux semaines. Si une mission perd ses données en orbite ou à la surface, la sonde pourrait les récupérer depuis un des data centers de Lonestar au lieu de se les faire téléverser depuis la Terre.

    La start-up vient de boucler une levée de fonds de 5 M$ et s'apprête à envoyer un premier démonstrateurdémonstrateur de data center à la fin 2023 à bord de la mission IM-2 d'Intuitive Machines. La mission IM-2 est sponsorisée par la Nasa dans le cadre du CLPS et devrait durer 14 jours. Le prototype ne sera donc pas testé au cours de la nuit lunaire, même si Lonestar prétend qu'il pourrait y survivre. En effet, le problème de chauffage serait en partie résolu car un data center émet beaucoup de chaleur. Lonestar vise l'installation d'un vrai data center sur la lune en 2026.