Présenté au Congrès par le président Barack Obama, le budget de la Nasa met l'accent sur les vols habités et l’exploitation de la Station spatiale internationale. La Nasa compte bien envoyer des hommes sur un astéroïde.

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    Charles Bolden, le patron de la Nasa, lors de la présentation du budget de l'Agence spatiale américaine pour l'année fiscale 2012 qui commence le 1er octobre 2011 et se termine le 30 septembre 2012. © Nasa/Bill Ingalls

    Charles Bolden, le patron de la Nasa, lors de la présentation du budget de l'Agence spatiale américaine pour l'année fiscale 2012 qui commence le 1er octobre 2011 et se termine le 30 septembre 2012. © Nasa/Bill Ingalls

    • Revivez 50 ans de conquête spatiale avec la Nasa 

    En raison des difficultés économiques qui frappent les États-Unis et sous la pression des élus de la mouvance ultraconservatrice du Tea Party, les républicains, qui contrôlent le Congrès, réclament une baisse de 100 milliards de dollars des dépenses. Le président américain a dû préparer un budget en baisse pour ces cinq prochaines années (d'un même montant mais sans tenir compte de l'inflation), sans compromettre pour autant les objectifs de la Nasa. Cette proposition de budget doit recevoir l'aval du Congrès. Elle préserve les ambitions spatiales des États-Unis et se limite au seul ralentissement du calendrier.

    Ainsi, sur les 18,7 milliards du budget, 4,3 milliards iront aux opérations spatiales (ISSISS, navettes...), 5 milliards pour la science, 3,7 pour l'exploration (accès à l'espace public et privé) et près de 570 millions pour la recherche aéronautique.

    Un astéroïde plutôt que Mars

    Ce budget fait la part belle aux vols habitésvols habités. Il garantit l'utilisation de la Station spatiale jusqu'en 2020, et ouvre la voie au développement d'un lanceur lourd, pierre angulaire de tout programme d'exploration ambitieux. Si OrionOrion (le véhicule spatial de G.W. Bush) est abandonné, ce n'est que pour le renommer Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV). Oubliée l'idée d'un simple vaisseau de secours, ce MPCV sera conçu pour s'aventurer au-delà de la Lune. Son architecture sera similaire à celle d'Orion, à savoir une capsule habitable, un module de service et une tour d'éjection. Sa première mission pourrait consister à visiter un astéroïde, plutôt que Mars, dans le cadre du premier voyage au-delà de la Lune.

    Le développement du secteur commercial et l'aviation

    En décidant d'abandonner les navettes après les trois vols prévus cette année et de prolonger la duréedurée de vie de l'ISS jusqu'en 2020, les États-Unis dépendront exclusivement des Russes pour accéder à l'ISS. Pour réduire cette période de dépendance, la Nasa va poursuivre ses efforts pour stimuler le développement d'un secteur commercial de transport de fret et d'Hommes.

    Le partenariat public-privé COTS (qui concerne le fret) va progressivement s'éteindre au profit de CCDev qui vise la mise au point de systèmes commerciaux de transport d'astronautesastronautes sur orbiteorbite basse. En tout, 850 millions de dollars lui seront consacrés chaque année jusqu'en 2016. Au printemps 2012, avec la troisième partie du CCDev, la Nasa sélectionnera le ou les projets qui deviendront le principal moyen d'accès à la Station. Ainsi, l'Agence spatiale américaine pourra se concentrer sur son propre système de transport spatial pour l'exploration.

    Enfin, on a tendance à l'oublier, mais la Nasa finance d'importants programmes liés à l'aviation d'affaire et commerciale. Guères visibles auprès du grand public, ces programmes concernent essentiellement la sureté des vols, la gestion de l'espace aérien, la diminution de la pollution environnementale et sonore, et la réduction de la consommation de carburant.