Avec la casse mécanique, la panne sèche est une des causes de la fin de vie des satellites. D’où l’idée d’aller les ravitailler pour augmenter leur durée de vie. C’est tout l’objectif d’une expérience actuellement en cours à bord de la Station spatiale internationale (ISS).


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    Ces images montrent toute l’agilité de Dextre en train d’effectuer une série de tâches robotiques pendant son expérience de ravitaillement de satellite. © Nasa

    Ces images montrent toute l’agilité de Dextre en train d’effectuer une série de tâches robotiques pendant son expérience de ravitaillement de satellite. © Nasa

    Une des solutions les plus prometteuses pour augmenter la durée de vie des satellites, consisterait à les ravitailler avant que leur réserve en carburant ne se vide. Pour évaluer cette possibilité, la Nasa et l'Agence spatiale canadienneAgence spatiale canadienne (CSA) mènent actuellement à bord de l'ISS une expérience de ravitaillement robotiquerobotique (RRM, Robotic Refueling Mission). Elle vise à tester les méthodes (outils et manœuvres) grâce auxquelles des systèmes robotisés ravitailleront des satellites en orbite.

    Si la durée de vie des satellites dépend de plusieurs paramètres, la panne d'ergols est la seule cause sur laquelle il est possible d'intervenir. Avec plus de 1.000 satellites actifs en orbite et près de 200 inertes (mais en état de fonctionner), le potentiel est énorme. Quelques sociétés privées investissent déjà dans ce créneau et étudient des solutions pour prolonger le fonctionnement des satellites. Actuellement, seuls deux projets sont en phase de développement. Si ViviSat mise sur un module auxiliaire de propulsion, qui s'arrimerait au satellite, le projet de MDA consiste en un module de ravitaillement.

    Vue artistique qui montre Dextre (à droite) effectuant l'expérience de ravitaillement automatisé sur le module RRM (au centre, qui simule l'accès au réservoir d'un satellite), monté sur le conteneur logistique ELC4. © Nasa

    Vue artistique qui montre Dextre (à droite) effectuant l'expérience de ravitaillement automatisé sur le module RRM (au centre, qui simule l'accès au réservoir d'un satellite), monté sur le conteneur logistique ELC4. © Nasa

    Début de la mission RRM sur l'ISS

    La Nasa et la CSA utilisent donc la Station spatiale internationale pour démontrer qu'il est possible de ravitailler des satellites en orbite, une tâche bien plus complexe qu'elle n'y paraît. En effet, les satellites ne sont pas prévus pour être ravitaillés et sont conçus pour fonctionner sans intervention extérieure après le lancement, de sorte que le réservoir de carburant est scellé et recouvert de couvertures protectrices. Autrement dit, il est difficilement accessible.

    Tout l'intérêt de l'expérience RRM est de montrer comment des robotsrobots pourraient utiliser une série d'outils et manœuvrer pour ravitailler les satellites. La Nasa et le CSA ont donc construit quatre instruments (pinces coupantes, manipulateur de couvertures et outils à buse pour retirer les bouchons de sécurité) et un module qui représente un satellite.

    Installée sur l'ISSISS pendant la dernière mission de la navette Atlantis en juillet 2011, cette expérience a été mise en route la semaine dernière. Pendant trois jours, Dextre, le manipulateur agile spécialisé, a réalisé une série de manœuvres simulant une partie d'une mission de ravitaillement d'un satellite. Il a par exemple dégagé des verrousverrous, coupé un fil servant à fixer un capuchon factice de carburant. Il a également effectué la tâche la plus complexe jamais réalisée par un robot spatial : utiliser un de ses outils pour glisser un crochet miniature sous un fil avec seulement 1 millimètre de dégagement.

    Ce millimètre est à comparer aux 1.500 kgkg et 3,6 mètres de haut de Dextre soumis aux changements extrêmes de température de l'environnement spatial ainsi qu'aux vibrations provenant du Canadarm2 au bout duquel il est accroché...