Les futures missions interplanétaires habitées devront faire face aux dangereuses radiations solaires. Contrairement à ce que l’on pensait il y a encore quelques années, des mini magnétosphères efficaces pourront équiper les vaisseaux habités naviguant, par exemple, entre la Terre et Mars.

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    Le vaisseau Pégase en orbite autour de Saturne. Crédit : Impossible Pictures production, BBC, Discovery Channel, ProSieben

    Le vaisseau Pégase en orbite autour de Saturne. Crédit : Impossible Pictures production, BBC, Discovery Channel, ProSieben

    Le Soleil est capable de terribles éruptions libérant des flots de particules chargées traversant les espaces interplanétaires. On connaît bien l'exemple des électrons tueurs qui menacent à chaque colère du Soleil les satellites en orbite autour de la Terre.

    Heureusement pour la vie terrestre, notre planète est en grande partie protégée, par son champ magnétique, des radiations et des particules émises par notre astre, potentiellement mortelles. Lorsque les astronautes du projet ApolloApollo sont partis vers la LuneLune, ils ne pouvaient plus bénéficier du bouclier magnétique protecteur que constitue notre magnétosphèremagnétosphère. Toutefois, comme la duréedurée des missions n'était que d'une semaine environ, le risque que survienne un orageorage solaire était minime. Il en serait tout autrement pour une mission habitée en direction, par exemple de la planète Mars, qui devrait durer presque 18 mois.

    Cliquez pour agrandir. Une image d'une éruption solaire. Crédit : Soho/<em>EIT Consortium</em>/Esa/Nasa

    Cliquez pour agrandir. Une image d'une éruption solaire. Crédit : Soho/EIT Consortium/Esa/Nasa

    Un cocon magnétique de quelques centaines de mètres suffirait...

    Le problème n'est pas nouveau et une solution avait été envisagée dès les années 1960. Il suffirait d'équiper les vaisseaux partis pour un lointain voyage d'une petite magnétosphère artificiellement générée et dont les champs magnétiques dévieraient les particules chargées des espaces interplanétaires.

    Mais d'après les calculs effectués à l'époque, cette bulle magnétique protectrice aurait dû mesurer au moins cent kilomètres de diamètre. Voilà qui imposerait la constructionconstruction d'un immense vaisseau spatial équipé de puissantes bobines magnétiques et d'une source d'énergieénergie conséquente, comme probablement un grand réacteur nucléaire voire thermonucléaire, c'est-à-dire utilisant la fusion contrôléefusion contrôlée.

    Cliquez pour agrandir. Un zoom sur une éruption solaire avec la Terre à l'échelle. Crédit : Soho/<em>EIT Consortium</em>/Esa/Nasa

    Cliquez pour agrandir. Un zoom sur une éruption solaire avec la Terre à l'échelle. Crédit : Soho/EIT Consortium/Esa/Nasa

    La bonne nouvelle vient de tomber. Des simulations numériquessimulations numériques effectuées par un groupe de chercheurs de l'université de Lisbonne collaborant avec d'autres du Rutherford Appleton Laboratory et des universités de York et Strathclyde ont fourni un résultat très différent. Une bulle magnétique de quelques centaines de mètres de diamètre seulement serait suffisante.

    Mettant à profit plus de 50 ans d'expertise dans le domaine de la recherche sur la fusion contrôlée, des chercheurs du Rutherford Appleton Laboratory menés par le Dr Ruth Bamford ont même réalisé une véritable expérience simulant l'impact du vent solairevent solaire sur le champ magnétique d'une mini magnétosphère. Les résultats ont été conformes à ce que prédisaient les simulations numériques.

    On peut donc espérer que le bouclier magnétique équipant le vaisseau Pégase dans la remarquable émissionémission de la BBC, Voyage To The Planets And Beyond, sera un jour une réalité.