Felix Baumgartner a réussi son saut de 39 km d'altitude. S'élançant depuis un ballon d'hélium, il a atteint en chute libre 1.173 km/h, avant de déployer son parachute et d'atterrir en douceur. Mais a-t-il franchi le mur du son ?
Le projet Red Bull Stratos, après un premier report, a été mené à bien : à 20 h 04 en heure française (12 h 04 en heure locale), la capsule portée par un ballon d'hélium se trouvait à environ 39 km au-dessus du Nouveau-Mexique. La pression extérieure était de 5 millibars (5 hectopascals). Après une check-list énoncée par Joe Kittinger - qui avait lui-même sauté depuis la stratosphère... en 1960 -, le parachutiste autrichien Felix Baumgartner, équipé d'une combinaison spatiale, a écarté son petit tableau de bord pivotant et ouvert l'écoutille ronde. Il a étendu les jambes hors de la capsule puis s'est mis debout sur le marche-pied.
Une chute suivie de près au télescope
Après avoir contemplé la Terre que personne, hormis les astronautes, n'a jamais vu de si haut, il s'est élancé. Le télescope de suivi n'a rien perdu de la chute (ni de la montée du ballon), tandis que sa vitesse était estimée.
On a clairement vu sa silhouette tournoyer quelques secondes puis il s'est stabilisé. Le maximum de vitesse a été atteint 49 secondes après le saut et la valeur estimée était alors de 1.173 km/h.
Quelle est la vitesse du son ?
Est-ce ou n'est-ce pas supérieur à la vitesse du son ? La réponse n'est pas si facile à donner. La vitesse du son varie avec l'altitude de façon non linéaire, dépendant en fait de la température.
À 40.000 m, en atmosphère standard (15° C au niveau de la mer par exemple) , elle est de 1.144 km/h puis, dans le sens de la descente, diminue jusqu'à 1.062 km/h à 20.000 m, restant stable jusqu'à 11.000 m. Elle augmente ensuite pour atteindre 1.224 km/h au niveau de la mer.
L'homme transsonique
La vitesse atteinte par Felix Baumgartner, telle qu'elle a été estimée, semble donc se trouver dans cette fourchette. Elle n'est pas supérieure à la vitesse du son au sol et il faut donc savoir précisément quelle altitude de maximum a été atteinte pour comparer avec la vitesse du son à cette altitude-là (peut-être même en tenant compte de la température qui régnait à cet endroit à ce moment précis).
Bref, il y a « photo ». Mais il n'en demeure pas moins que la vitesse était au moins subsonique voire transsonique et que l'exploit est remarquable. Il n'est pas simple de résoudre tous les problèmes techniques que pose une telle expédition. Michel Fournier, avec son projet du Grand saut, pourrait en témoigner. Et le courage qu'il faut pour réaliser un tel saut n'est pas mince !