Le doux rêve de la maîtrise des vitesses hypersoniques tarde à se matérialiser. L’US Air Force et Boeing, qui travaillent à la mise au point d’un moteur susceptible de les atteindre, ont une nouvelle fois raté un vol d’essai du démonstrateur X-51 A Waverider.


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    Deux ans après la déception du premier vol d’essai du X-51A, interrompu après 200 secondes de fonctionnement et au cours duquel l'engin avait réalisé une pointe à Mach 6, son deuxième vol d'essai s'est également soldé par un échec. Seize secondes seulement après s'être décroché de son avion porteur, un Boeing B52, le démonstrateurdémonstrateur sans pilote est devenu incontrôlable en raison de la défaillance d'une ailette de commande.

    Conçu pour voler pendant au moins 5 minutes à Mach 6, l'engin s'est abîmé dans l'océan Pacifique et ne sera pas récupéré. Seul point positif de cet échec : il n'est pas à mettre sur le dosdos du statoréacteur. Tel qu'il était planifié, ce vol d'essai prévoyait qu'un premier réacteur propulse le X-51 à Mach 4,5 (plus de 5.000 km/h) pendant 30 secondes avant que le statoréacteur prenne le relais, le conduise à une altitude de 21.000 m et une vitesse de Mach 6, à tenir pendant 5 minutes.

    Comme le X-43, un autre démonstrateur hypersonique de la Nasa, le X-51 Waverider est largué de son avion porteur avant de mettre en route son système de propulsion.  © Carla Thomas

    Comme le X-43, un autre démonstrateur hypersonique de la Nasa, le X-51 Waverider est largué de son avion porteur avant de mettre en route son système de propulsion. © Carla Thomas

    Quelles applications pour le démonstrateur hypersonique X-51 ?

    Des quatre engins construits, le consortium en charge du projet, constitué de Boeing, l'US Air Force, la Nasa, la Darpa et Pratt & Whiney, n'en a plus qu'un seul à sa disposition.

    Quant à la finalité du projet, elle reste floue. Il ne fait guère de doute que les premières applicationsapplications seront militaires, on pense évidemment à des armes hypersoniques comme des missilesmissiles à long rayon d'action, voire des drones de reconnaissance. À plus long terme, l'utilisation à des fins civiles de certaines technologies de ce programme est envisageable, mais il ne faut pas compter sur la réalisation d'avions de transport de passagers capables de rejoindre n'importe quel point du globe en 1 ou 2 heures d'ici quelques décennies.

    Pour en savoir plus sur le fonctionnement des statoréacteurs, reportez-vous à notre article daté du 11 mai 2010 : Le X-51 Waverider, un curieux prototype hypersonique de la Nasa.