En France, environ 40 000 personnes seraient victimes chaque année d’un arrêt cardiaque n’ayant pas été prises en charge à temps ou dans les meilleures conditions. Pour tenter de réduire ces statistiques, le gouvernement oblige les établissements recevant du public à s’équiper d'un défibrillateur automatique. Ce dernier est un dispositif médical permettant d'intervenir rapidement lorsqu'une personne est victime d'un arrêt cardiaque. Voici ici quelques pistes pour bien le choisir.


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    À la suite d’un malaise ou d’un arrêt cardiaque, c’est un compte à rebours de moins de cinq minutes qui s’enclenche pour agir et tenter de relancer le cœur avant de s’exposer à des séquelles irréversibles. C'est pour cette raison que le gouvernement français a développé depuis 2007 une politique pour favoriser la présence des défibrillateurs automatiques sur tout le territoire français. 

    Qu’est-ce qu’un défibrillateur ?

    Lorsqu’un individu fait un malaise cardiaque ou est victime d’un arrêt, le sang n’oxygène plus le cerveau comme il faut et les organes vitaux ne sont plus irrigués correctement. En quelques minutes, le risque de décès augmente.

    Le but du déploiement du défibrillateur automatique a d'abord été de favoriser les lieux dans lesquels l'intervention des secours est la plus longue. Installer un défibrillateur permet ainsi aux personnes sur place de réagir avant l'arrivée des secours. En principe, le défibrillateur doit être installé dans un lieu facilement accessible pour en faciliter son utilisation.

    Le rôle du défibrillateur automatique est de délivrer un choc électrique pour créer une impulsion et relancer le rythme cardiaque. Les hôpitaux et les établissements médicaux en sont pourvus mais pour maximiser les chances de sauvetage, ce matériel de secourisme est également obligatoire dans les lieux recevant du public.

    Associé à un massage, le recours à un défibrillateur peut relancer le rythme cardiaque, permettant ainsi au sang de circuler à nouveau. Un acte qui peut sauver une vie !

    Associé à un massage cardiaque, un défibrillateur peut sauver des vies. © pixelaway, Adobe Stock
    Associé à un massage cardiaque, un défibrillateur peut sauver des vies. © pixelaway, Adobe Stock

    Guide d’achat pour s’équiper avec un défibrillateur automatique

    Que vous soyez employeur, gérant d’un établissement public, propriétaire d’un complexe sportif ou d’un magasin…, vous avez l’obligation d’acheter un défibrillateur. Mais comment savoir quel modèle retenir ? Voici quelques critères de sélection qui devraient aiguiser vos recherches.

    N° 1 : l’usage qui en sera fait

    Il existe en effet deux types de défibrillateurs grand public mais selon les futurs usagers, le choix se portera sur un modèle plutôt qu'un autre.

    • Le DAE, pour défibrillateur automatisé externe, est un appareil qui peut être manié par les non-médecins présents sur le lieu du drame ;
    • Le DSA, pour défibrillateur semi-automatique, doit quant à lui être utilisé exclusivement par une personne qualifiée comme un urgentiste, un médecin, un pompier ou un membre de l’équipe médicale dans un hôpital.

    Pour le DAE, les électrodes placées sur le thorax de la personne en souffrance déterminent le rythme cardiaque et l’éventuellement absence de respiration. Cette analyse permet à l’ordinateur de définir si le choc électrique est nécessaire. Si c’est le cas, il faut poursuivre en suivant les instructions vocales et visuelles. Sur ce type de défibrillateur, la machine se charge d’effectuer les chocs si elle estime que c’est indispensable. À l’inverse sur les DSA, c’est l’usager qui doit manuellement appuyer sur le bouton pour activer le choc. Grâce à ses connaissances médicales, il doit être en mesure de déterminer si effectivement il y a un arrêt cardiaque avéré ou non.

    N° 2 : le critère qualité

    Indispensable pour tout élément d’ordre médical, il faut s’assurer en amont que le modèle réponde parfaitement aux normes et aux réglementations en vigueur. La fiabilité et l’expertise du revendeur ou du constructeur sont également à analyser avant de procéder à l’achat.

    N° 3 : l’emplacement

    Une autre indication à prendre en compte est le futur emplacement du défibrillateur automatique. S’il est voué à être placé à l’extérieur, il faut s’assurer de retenir un modèle doté d’une protection contre les intempéries (humidité, chaleur) et de ne surtout pas l’exposer au soleil.

    N° 4 : la sensibilité

    Il s’agit ici du seuil qui permet de détecter la présence de rythmes cardiaques, même les plus faibles. Les experts recommandent de choisir des appareils de secourisme avec le seuil le plus bas possible pour obtenir des indications précises et apporter les soins adaptés.

    N° 5 : l’assistant

    Pour les appareils destinés à être accessibles au grand public, le mieux reste de sélectionner un défibrillateur comprenant un assistant de massage cardiaque. Il permet, sans aucune formation préalable, de guider les personnes présentes pour l’administration de massages cardiaques en adaptant la pression et la fréquence (celles-ci seront détectées grâce aux électrodes placées sur le thorax).

    Ce dispositif d’aide est un complément au défibrillateur qui aidera les personnes non formées aux premiers secours à intervenir le plus rapidement possible et avec les gestes appropriés en attendant l’arrivée des pompiers ou du Samu.

    N° 6 : la présence d’électrodes pour les enfants

    Les enfants et les adultes ne peuvent recevoir les mêmes types de chocs électriques en cas de problème cardiaque. Ainsi, les défibrillateurs doivent être munis d’électrodes pour les adultes et d’autres pour les enfants.

    N° 7 : la maintenance et la gestion des consommables

    Enfin, l’ultime critère qui peut guider le choix d’achat est le service de maintenance proposé par le fabricant ou le revendeur. Le but étant de s’assurer que le défibrillateur est toujours en bon état de marche et qu’il ne présente aucun risque de dysfonctionnement. Cette maintenance permet également de suivre la date de péremption des éléments et de les remplacer lorsque c’est requis.

    Enfin, la politique de gestion des consommables peut aussi être un indicateur clé puisqu’il s’agit de remplacer les électrodes, la batterie ou encore la housse de transport.

    Quelques bonnes pratiques

    Après avoir choisi le ou les matériels qui équiperont votre établissement, il convient de leur trouver le meilleur emplacement. Pour cela, il faut respecter la signalétique uniformisée et rendre l'appareil accessible facilement, à tout moment. En cas de problème cardiaque, il est nécessaire de réagir au plus vite et d’avoir à portée de main un DAE. Il faut donc le placer sur un lieu de passage pour que tous les usagers puissent le voir et mémoriser son emplacement. Il ne doit jamais être rangé dans un local susceptible d’être fermé en dehors des heures de travail par exemple.

    L'emplacement d'un défibrillateur doit être bien pensé pour être visible et accessible facilement. © Андрей Котомин, Adobe Stock
    L'emplacement d'un défibrillateur doit être bien pensé pour être visible et accessible facilement. © Андрей Котомин, Adobe Stock

    Enfin, voici quelques dernières recommandations :

    • assurer sa mobilité pour pouvoir être rapidement détaché du mur et porté jusqu’à la victime pour lui administrer les premiers soins au plus vite ;
    • garantir une signalétique claire pour le chemin d’accès ;
    • toujours associer le recours au défibrillateur à un massage cardiaque et appeler au plus vite les secours ;
    • Déclarer le DAE pour qu’il soit recensé et localisable.

    Parmi les gestes qui sauvent, le défibrillateur est un équipement obligatoire dans tous les bâtiments de catégories 1 à 5. L’objectif est que les personnes sur place, même non-médecins ou pas formées, puissent avoir la possibilité de sauver des vies grâce aux instructions automatiquement délivrées par le DAE.