« Il y a de plus en plus de preuves qui montrent que la pêche au thon rouge en méditerranée échappe à tout contrôle » a déclaré le WWF, l'association de protection de la nature. Ce constat intervient alors que des scientifiques du monde entier sont réunis en ce moment à Madrid pour discuter de la situation de la pêche.

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    Le scandale du Thon Rouge : les scientifiques haussent le ton

    Le scandale du Thon Rouge : les scientifiques haussent le ton

    Les scientifiques - qui se concertaient à Madrid pour donner un avis indépendant à l'ICCAT - ont découvert que la flotte française avait dépassé de plus de 50% les quotas de captures de thons rougesthons rouges qui leur étaient alloués. Ils ont aussi lancé un cri d'alarme en faveur de la sauvegardesauvegarde du thon rouge qui sera à jamais perdu pour la Méditerranée si aucune action n'est entreprise.

    Les quotas officiels affectés à la France pour la pêchepêche au thon rouge de Méditerranée étaient fixés à 6,192 tonnes en 2005. Mais les flottes françaises ont déclaré officiellement 9 455 tonnes. Ce qui signifie qu'en 2005, elles ont capturé plus de 3000 tonnes de thons rouges dans l'illégalité. En juillet dernier, le WWFWWF avait déjà alerté l'Union Européenne d'une surpêchesurpêche illégale pratiquée en 2004 par les pêcheries françaises (à peu près dans les mêmes proportions que celle constatée en 2005). Parmi les flottes européennes qui pêchent le thon, la France bénéficie d'un des quotas de pêchequotas de pêche les plus importants. Cette surpêche française risque donc fort de se traduire par un dépassement notoire du quota global de l'UE.

    « En clair, les pêcheries françaises annoncent officiellement pêcher illégalement. Nous soupçonnons que les autres flottes européennes, comme la flotte italienne par exemple, ne déclarent pas leur capture réelle. L'ICCAT a le devoir de stopper cette piraterie » a déclaré Paolo Lombardi, responsable du WWF Méditerranée. « C'est un exemple de plus qui atteste des comportements qui ont conduit à la grave menace d'effondrementeffondrement que nous connaissons aujourd'hui »

    Les réunions à Madrid ont largement été marquées par l'intervention de scientifiques en faveur de la sauvegarde du thon rouge. Sa disparition prochaine a été évoquée à plusieurs reprises si la gestion de la pêcherie n'était pas assainie. Les scientifiques ont adressé une série de recommandations fortes à L'ICCAT dont les responsables doivent se rencontrer en Novembre prochain en Croatie afin de prendre des mesures de recouvrement du stock.

    Les scientifiques de l'ICCAT plaident pour l'extension de la période de fermeture saisonnière de la pêche afin de protéger l'espèceespèce pendant toute la période de frai (de Mai à juillet) et également en faveur d'une augmentation significative de la taille minimale de capture (30 kilos au lieu de 10 Kilos). Ils précisent que ces deux mesures ne pourront à elles seules endiguer l'effondrement et permettre le renouvellement des stocks. Pour les années à venir, les scientifiques pensent que les captures dans le cadre d'une gestion de pêche durable devraient être limitées 15 000 tonnes de thons rouges pêchés par an, soit moins d'1/3 des prises actuelles.

    Le WWF salue les scientifiques pour leur prise de position courageuse, mais demande à tous les membres de l'ICCAT qui doivent se rencontrer en Novembre - et en particulier à la Commission Européenne qui représentera tous les pays membres de l'UE - de soutenir les recommandations avancées à Madrid par les scientifiques.

    « N'oublions pas que tant qu'on ne limitera pas la capacité des fermes d'engraissement du thon au niveau des quotas autorisés de pêche, on incitera les flottes à pêcher plus que leur quota » a précisé par ailleurs Serge Orru, Directeur du WWF- France. « Il n'y a absolument plus aucun doute sur ce qu'il doit être fait s'il l'on veut vraiment sauver notre thon » a indiqué Dr Sergi Tudela, Responsable Pêche du WWF Méditerranée. « La délégation européenne sera tenue pour responsable de la disparition du thon rouge si elle ne soutient pas fermement une politique de recouvrement du stock. »