Cela fait 42 jours, au 7 août 2004, que le dernier cas identifié de fièvre hémorragique à virus Ebola est décédé à l'hôpital de Yambio dans le sud du Soudan. C'était le 26 juin 2004. Comme ces 42 jours correspondent au double de la période d'incubation de cette maladie et comme aucun autre cas n'a été identifié depuis lors, l'OMS déclare aujourd'hui que la flambée dans le sud du Soudan est terminée.

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    Image en microscopie électronique du virus Ebola (crédit : CDC)

    Image en microscopie électronique du virus Ebola (crédit : CDC)

    "L'endiguement rapide de cette flambée est un succès retentissant pour tous ceux qui ont participé à la lutte, les autorités sanitaires du sud du Soudan, l'OMS et la communauté internationale", déclare le Dr Abdullah Ahmed, responsable de l'OMS dans le sud du Soudan et coordonnateur de l'action.

    A ce jour, les autorités sanitaires du Comté de Yambio ont notifié 17 cas, dont 7 mortels, de fièvre hémorragique à virus Ebola. Il s'agit d'une maladie fébrilefébrile entraînant la mort pour 50 à 90 % des cas cliniques. Elle se transmet par contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquidesliquides biologiques de personnes infectées.

    "A Yambio, l'OMS a pu, avec ses partenaires, appliquer les enseignements des cinq flambées qui ont été observées depuis 2000", a expliqué le Dr Pierre Formenty qui a travaillé dans le sud du Soudan avec l'équipe de riposte. Le nombre des flambées épidémique de cette maladie a augmenté ces dernières années, mettant l'accent sur l'importance de la collaboration au niveau local et international.
    Au cours de cette flambée, le virus Ebola (sous-type Soudan) a été confirmé par les analyses de laboratoire pratiquées au Kenya Medical Research Institute et aux Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention aux Etats-Unis. Lorsqu'elle a été signalée pour la première fois, à la fin du mois de mai, une équipe de riposte, composée de membres du Réseau OMS d'alerte rapide et d'action dans le sud du Soudan (EWARN) et du Siège, a été formée pour travailler avec les autorités locales et établir un comité de crise.

    L'UNICEF, Médecins sans Frontières, France et d'autres organisations non gouvernementales ainsi que des missions religieuses travaillant pour la santé publique ont fait partie de ce comité. Au niveau international, l'action a réuni des partenaires du Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale (au Caire), du Réseau mondial OMS d'alerte et d'action en cas d'épidémieépidémie (GOARN), ainsi que des experts des CDC, du Programme européen relatif à l'intervention, l'épidémiologie et la formation (EPIET), du Programme égyptien de formation pratique à l'épidémiologie (FETP) et de l'agence de protection sanitaire du Royaume-Uni.

    Une mobilisation sociale intense était indispensable pour endiguer la flambée. Des porteporte-parole ont transmis à la population de Yambio et des alentours les messages essentiels sur la maladie et les précautions à prendre au niveau des comportements individuels.

    "Une fois que la population de Yambio a été convaincue de la menace bien réelle du virus Ebola et a compris ce qu'elle pouvait faire pour se protéger au niveau individuel comme à celui des familles, la riposte s'est accélérée", confirme Mme Asiya Odugleh, du Centre méditerranéen de l'OMS pour la réduction de la vulnérabilité à Tunis, qui a soutenu l'équipe de mobilisation sociale du comté.
    L'action entreprise pour endiguer la maladie s'est matérialisée entre autres par un service d'isolement à l'hôpital de Yambio, comportant une barrière basse pour isoler efficacement les patients, tout en leur permettant de voir leurs familles et de leur parler à une distance sûre. Ce type d'aménagement simple des mesures de lutte épidémiologique a amené les familles à accepter plus facilement la prise en charge des malades dans une unité d'isolement, tout en garantissant une protection maximale pour l'équipe médicale et les patients.

    "Les enseignements que nous avons tirés de la flambée de Yambio renforceront notre action à l'avenir", a affirmé le Dr Hassan El Bushra du Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale au Caire. Cette expérience a montré l'importance de la détection rapide, des moyens locaux d'action, de la participation active des communautés et de la coordination de l'aide internationale spécialisée pour endiguer les flambées.
    "L'OMS ne peut prévoir ni le lieu, ni le moment où apparaîtra la prochaine flambée d'Ebola, a rappelé le Dr El Bushra. En revanche, nous pouvons continuer à renforcer les fondements de notre travail en y intégrant les leçons de Yambio."