Leur conservation joue donc un rôle important dans le maintien de la
biodiversitébiodiversité (
directive habitatsdirective habitats, code 9180). Ces forêts se développent sur des terrains en forte pente rendus instables et
mobilesmobiles suite à des éboulis, des chutes de pierres ou des
avalanchesavalanches. Sur ces sites, la forêt permet de fixer le sol. De tels
écosystèmesécosystèmes sont présents dans le massif préalpin de la Grande Chartreuse.
Comment ces érables, essences normalement post-pionnières ou nomades parviennent-elles à coloniser ces substratssubstrats mobiles et à s'y maintenir ?
C'est la question que se sont posés les chercheurs du Cemagref dans le cadre d'une recherche financée par le Parc Naturel RégionalParc Naturel Régional de Chartreuse. Ils ont donc cherché à comprendre le fonctionnement biologique et la dynamique de ces sites, étape préalable à toute procédure de gestion conservatoire.
L'étude, réalisée par l'équipe d'écologieécologie du sol de l'unité de recherche «Écosystèmes montagnards», comprend deux étapes. Elle est menée au niveau de trois sites d'altitude (1000 à 1200 m) différents par leurs niveaux d'instabilité. La première étape a conduit à une évaluation précise du patrimoine végétal de ces sites. La seconde, en cours, vise à comprendre la dynamique de peuplement des érablaies.
Pour cela, les chercheurs procèdent à des analyses du sol : composition de l'
humushumus,
porositéporosité, état de la
faunefaune lombricienne. C'est en analysant le sol que Bernard Juvy, chercheur au Cemagref à Grenoble, a découvert un ver inconnu, aujourd'hui baptisé
Octodrilus juvyi par le Professeur Zicsi. Cette nouvelle
espèceespèce lombricienne s'ajoute aux quelques 300 déjà répertoriées en France. La découverte est suffisamment peu courante pour que la communauté scientifique s'y intéresse de plus près.
Pour l'instant Octodrilus juvyi a été trouvé sur les trois sites d'études du Parc Naturel de Chartreuse. Il s'agit donc - soit
d'une espèce endémiqueendémique, c'est-à-dire spécifique de la vallée dont les caractéristiques seraient le résultat d'une évolution depuis la formation de la vallée - soit d'une espèce caractéristique de ces sites. Dans ce cas, on devrait pouvoir la retrouver dans des stations similaires. Seules des recherches au niveau national ou mondial pourraient répondre à cette question.