La dernière annonce à la presse de scientifiques de l'Université George Mason (Virginie) n'est pas passée inaperçue. Selon eux, leur étude aurait permis de montrer que les personnes vaccinées contre la variole sont mieux protégées contre le virus du Sida.

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    Une déclaration qui a fait bondir les chercheurs de l'Université Georges Washington (Washington DC) pourtant associés aux travaux. Ceux-ci estiment en effet qu'au jour d'aujourd'hui, le faible nombre d'échantillons sanguins examinés (ceux de 10 Marins récemment vaccinés et de 10 autres non vaccinés) ne permet pas de conclure.

    Des investigations plus poussées auprès d'un plus grand nombre de personnes restent nécessaires. Ils reprochent ainsi à leurs collègues de l'Université George Mason leur démarche beaucoup trop hâtive, d'autant plus qu'aucune revue scientifique n'a pour l'instant accepté de publier les résultats de l'étude.

    Le Journal of the American Medical Association a fait connaître son refus de publication et les comités scientifiques des revues britanniques The Lancet et British Medical Journal en sont encore à examiner la question. "En passant outre la procédure de relecture, indique Peter Hotez, professeur de microbiologie à l'Université George Washington, "les chercheurs de George Mason créent délibérément une situation qui encourage les gens exposés aux VIH à se protéger par la vaccination contre la variolevariole. Or le vaccinvaccin antivariolique est dangereux et peut créer des situations désastreuses".

    Les responsables fédéraux de la santé restent quant à eux discrets sur le sujet ; ils attendent la confirmation des données.
    L'opération médiatique aura en tout cas profiter à la compagnie pharmaceutique anglaise Acambis. En collaboration avec l'Université George Mason, elle a annoncé un contrat de vente exclusif du vaccin contre la variole au gouvernement américain de 428 millions de dollars.
    Ses titres en bourse se sont envolés.