Avec le retour de l’automne, vous avez l’habitude d’attraper des rhumes à répétition ? La découverte de ces chercheurs américains devrait vous intéresser. Selon leur étude, désactiver une seule protéine dans nos cellules pourrait en effet nous protéger du rhume. Et d’autres maladies virales.


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    Le rhume est la maladie infectieuse la plus répandue dans le monde. La moitié des rhumes, au moins, est le résultat d'infections par rhinovirus. Et il existe a minima 160 types de rhinovirus. Ainsi, attraper un rhume ne prévient pas d'en attraper un autre un mois plus tard. D'autant que les rhinovirus ont la mauvaise habitude d'être largement sujets aux mutations.

    Mais des chercheurs de Stanford (États-Unis) pourraient avoir enfin trouvé la parade, en désactivant une protéine dans des cellules de souris -- et dans des cellules humaines en culture --, dont les rhinovirus (et finalement pas mal d'autres entérovirus tels que le poliovirus) semblent avoir absolument besoin pour se répliquer.

    Des souris génétiquement modifiées pour être dépourvues de SETD3 ont atteint l’âge adulte sans apparemment de problème de santé particulier et tout en restant fertiles. Elles se sont cependant avérées totalement insensibles aux entérovirus tests — ici, des rhinovirus —, y compris lorsque ceux-ci leur étaient directement injectés peu après leur naissance. © Maryna Olyak, Fotolia
    Des souris génétiquement modifiées pour être dépourvues de SETD3 ont atteint l’âge adulte sans apparemment de problème de santé particulier et tout en restant fertiles. Elles se sont cependant avérées totalement insensibles aux entérovirus tests — ici, des rhinovirus —, y compris lorsque ceux-ci leur étaient directement injectés peu après leur naissance. © Maryna Olyak, Fotolia

    Contre le rhume et peut-être d’autres maladies

    Après une série de tests sur des cellules infectées, les chercheurs ont en effet identifié une poignée de gènes dont l'absence perturbait le fonctionnement des virus. Parmi eux, celui codant pour une enzymeenzyme nommée SETD3. Les chercheurs ont pu montrer que l'inactivation de la fonction SETD3 dans les cellules épithéliales bronchiques humaines infectées par divers rhinovirus permettait de diviser par 100 les capacités de réplication du virus.

    Ces scientifiques ont aussi découvert que les entérovirus ne s'appuient pas sur les parties de SETD3 utiles à l'activité enzymatiqueenzymatique de base. « Cela nous donne l'espoir de développer un médicament antiviral à large spectre, efficace non seulement contre le rhume, mais peut-être aussi d'autres entérovirus, sans même perturber le fonctionnement de SETD3 dans nos cellules », imagine Jan Carette, professeur en immunologie.