Des chercheurs américains ont trouvé qu’un type particulier d’acide gras, constitutif du régime méditerranéen, protégeait les membranes cellulaires des dommages causés par l'oxydation chez les vers ronds. Les prochaines études pourraient viser à retarder le vieillissement chez l’humain.


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    Le régime méditerranéen est bien connu pour ses effets bénéfiques sur la santé, avec des taux plus faibles de maladies cardiaques, de cancer, de démence et de mortalité en général. Mais comment ce mélange d'aliments pourrait-il allonger la duréedurée de vie au niveau des cellules ? Des chercheurs de l'université de Stanford (États-Unis) ont voulu connaître le lien entre les graisses saines qui constituent ce régime et la durée de vie des vers ronds Caenorhabditis elegansCaenorhabditis elegans. Parmi ces lipides, les scientifiques se sont focalisés sur l'acideacide oléique, un acide gras mono-insaturéacide gras mono-insaturé notamment retrouvé dans l'huile d'olive et les noisettesnoisettes.

    Un lien entre les bonnes graisses et la durée de vie

    Les résultats publiés dans Nature Cell Biology suggèrent qu'il pourrait exister une stratégie basée sur les graisses pour améliorer la santé et retarder le vieillissement chez l'humain. Pour l'expérience, les vers ont mangé des bactéries contenant soit de l'acide oléique, soit de l'acide élaïdique, un acide gras trans (considéré comme mauvais pour la santé) que l'on trouve dans la margarine et les aliments frits. « Nous avons constaté que le nombre de gouttelettes lipidiques dans les cellules intestinales des vers augmentait si les vers étaient exposés à l'acide oléique, et que cela correspondait à une prolongation de la durée de vie », a relaté Anne Brunet, généticienne à l'université de Stanford. Le nombre de gouttelettes lipidiques dans chaque ver indiquait en quelque sorte la durée de vie restante de l'animal.

    Différentes gouttelettes de lipides utilisées dans l'étude : l'acide oléique, à gauche, et l'acide élaïdique, à droite. © Katharina Papsdorf, Université de Stanford
    Différentes gouttelettes de lipides utilisées dans l'étude : l'acide oléique, à gauche, et l'acide élaïdique, à droite. © Katharina Papsdorf, Université de Stanford

    L’acide oléique protège les membranes cellulairesmembranes cellulaires des dommages causés par l'oxydationoxydation des lipides, tandis que l'acide élaïdique augmente l'oxydation au détriment de l'intégritéintégrité cellulaire. Selon les chercheurs, les vers ronds nourris à l'acide oléique vivaient en moyenne 33 % plus longtemps que les vers soumis à un régime alimentaire plus traditionnel.

    Des recherches plus approfondies sont nécessaires, notamment pour savoir si ces résultats peuvent s'appliquer à l'Homme.