Greenpeace a publié un rapport révélant la présence de perturbateurs hormonaux dans les vêtements de quinze grandes marques. Or ces substances sont interdites en Europe. Que dit exactement ce rapport, et quels sont les risques pour la santé et l'environnement ?
Des tee-shirts, des sous-vêtements, des sweat à capuche et autres chemises et pantalons... Greenpeace a analysé des vêtements de quinze marques qui commercialisent leurs produits à travers le monde. Les auteurs y ont découvert des traces de... perturbateurs hormonaux dont l'emploi et la mise sur le marché sont interdits en Europe depuis plusieurs années.
Les auteurs de ce travail ont passé au crible soixante dix-huit articles, représentant quinze marques : Adidas, Abercrombie & Finch, Calvin Klein, Converse, G-Star Raw, Gap, H&M, Kappa, Lacoste, Li-Ning, Nike, Puma, Ralph Lauren, Uniqlo et Youngor. Les vêtements en question ont été fabriqués dans treize pays différents et ont été achetés dans dix-huit États. À noter que la France ne figure pas parmi ces derniers, contrairement à de nombreux voisins comme l'Allemagne, l'Italie, la Suisse, l'Espagne.
Le rapport est intitulé Dirty Laundry 2, autrement dit « linge sale » en français. Et pour cause, Greenpeace a retrouvé des traces d'éthoxylates de nonylphénols (NPE) dans cinquante-deux des articles testés. De quoi s'agit-il ?
En savoir plus sur ces substances toxiques
Ces substances appartiennent à la famille des alkylphénols. Dans sa fiche toxicologique, l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) signale des effets cancérigènes et sur la reproduction. Sans compter que les NPE peuvent aussi entraîner des irritations cutanées.
À l'état « naturel », ces produits se présentent sous « la forme d'un liquide visqueux jaune pâle et dégagent une légère odeur phénolique », ajoute de son côté l'Institut national de l'environnement industriel et des risques industriels (Ineris). Dans l'industrie du textile, les NPE sont employés comme agents tensioactifs. Mais leur usage en Europe dans le traitement des vêtements et des cuirs est interdit depuis 2003.
Des produits surtout dangereux pour l'environnement
Dans son rapport, Greenpeace insiste sur le fait que ces produits ont tendance à s'accumuler dans l'environnement. Et pour cause, le simple fait de « passer les vêtements en question sous l'eau permet d'éliminer les résidus de NPE », précisent les auteurs. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui les portent mais pas pour les eaux souterraines (voir infographie ci-dessous)... « Même si la présence de NPE est faible sur chaque vêtement, les rejets peuvent être considérables », à l'échelle d'une population, précise Greenpeace.
En revanche, les auteurs rassurent les clients. « Les niveaux constatés ne sont pas censés présenter un risque pour la santé des personnes qui les portent ». Il n'empêche qu'ils appellent les fabricants à ne plus utiliser ces substances, dans quelque pays que ce soit.
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