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Les tumeurs au cerveau sont assez rares puisqu'elles représentent moins de 2 % de l'ensemble des cancers, selon l'Institut national du cancer. Certaines sont bénignes et entraînent peu de symptômes, alors que d'autres peuvent être très agressives voire mortelles.
Les causes de cancers sont complexes et très souvent multifactorielles. Une équipe de l'université Johns-Hopkins aux États-Unis a cependant mis en évidence une mutation dans le gène IDH1, associée aux formes bénignes et invasives de cancers du cerveau dans 70 à 80 % des cas. Cette mutation perturbe le métabolisme des cellules et induit la production d'une nouvelle moléculemolécule, la 2-hydroxyglutarate. Cette synthèse inadéquate entraîne alors la liaison exacerbée de groupes méthyl sur l'ADN, et interfère avec le fonctionnement de la cellule. À terme, cela peut conduire au développement de cancers.
Cellules cancéreuses du cerveau en culture. Cette étude pourrait ouvrir la voie vers un traitement de ce type de cancer chez l’Homme. © Steven Pollard, Wellcome images, cc by nc nd 2.0
Dans une nouvelle étude, des chercheurs du même laboratoire ont mis en évidence une molécule, appelée 5-azacytidine, capable de cibler la protéine mutée IDH1. Leurs résultats, publiés dans la revue Oncotarget, montrent que ce médicament peut éliminer les groupements méthyl de l'ADN et éliminer des tumeurs malignes chez des souris.
Cibler la protéine IDH1 pour évincer la tumeur
Pour cette expérience, les chercheurs ont récupéré des cellules provenant de tumeurs cérébrales chez des patients portant une mutation dans le gène IDH1. Ils les ont ensuite injectées sous la peau de souris, et ont attendu plusieurs mois que le cancer grandisse. Une fois les tumeurstumeurs développées, ils ont injecté de la 5-azacytidine aux rongeursrongeurs pendant 14 semaines. Les résultats ont été à la hauteur de leurs espérances. Les tumeurs ont en effet régressé très rapidement et ont finalement complètement disparu. Mieux encore : une fois le traitement arrêté, les cellules cancéreuses ne sont pas réapparues, même après sept semaines. Cependant, les scientifiques gardent toujours un œilœil sur les rongeurs pour voir si la tumeur se réveille.
« Lorsque l'on teste un médicament anticancer, on est content d'en découvrir un qui limite la croissance d’une tumeur : le 5-azacytidine va beaucoup plus loin, puisqu'il fait aussi régresser la tumeur ! », explique Alexandra Borodovsky, l'auteure principale de cette étude.
Les scientifiques veulent maintenant tester cette molécule chez l'Homme. « Ce traitement a formidablement bien marché chez les souris, nous voulons débuter les essais cliniquesessais cliniques le plus rapidement possible », explique Gregory Riggins, le directeur de l'équipe. Il se veut cependant prudent, car dans le passé plusieurs médicaments prometteurs chez la souris n'ont pas eu l'effet escompté chez l'Homme.