À l'adolescence, le cerveau est en pleine mutation et reconstruction. Fumer du cannabis pendant cette période cruciale perturbe ces modifications, ce qui se répercute à l'âge adulte. Inquiétant quand on sait qu'il est la drogue illicite la plus consommée, y compris chez les jeunes...
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Est-ce vraiment l'âge bête ? Avec l'adolescence et sa crise, les jeunes changent de comportements. Cela s'explique par le fait qu'ils sont en train de devenir des adultes. Leur cerveau se réorganise afin de modeler celui qu'il sera par la suite.
Cette période est cruciale mais aussi relativement critique dans la vie, et les interférences qui interviennent au niveau cérébral ne sont pas toujours sans conséquences. Or, une équipe de scientifiques du Neuroscience Research Australia (NeuRA) vient de démontrer que la plupart des changements neurologiques dus au cannabis apparaissent quand la drogue est consommée lors de cette phase de l'existence.
Les auteurs ont étudié dans BMC Neuroscience les modifications anatomiques du cerveau au cours de la vie, en récupérant les tissus d'individus décédés entre l'âge de 39 jours et de 49 ans. À l'aide de coupes histologiques, l'anatomie et la distribution des composants du système endocannabinoïde ont été scrutées. Parmi eux, le récepteur CB1 et certaines enzymes ont pu être quantifiées par PCR.
Les adolescents grands consommateurs de cannabis
Le résultat est indiscutable : la consommation de cannabis durant l'adolescence entraîne son lot de changements au niveau du cerveau, plus qu'à n'importe quelle autre période de la vie.
Pourquoi ? Parce que la drogue concurrence des substances émises naturellement par le corps. En venant s'attacher aux récepteurs du système endocannabinoïde, elle altère certaines fonctions et perturbe la communication neuronale, aspect fondamental de la maturation cérébrale. Inéluctablement, l'anatomie du cerveau en est altérée.
Cela devient inévitablement un problème de santé publique car le cannabis est la drogue illicite la plus consommée. Et elle est également courante chez les jeunes : si en classe de 6e elle ne touche que 1,5 % des enfants, le taux avoisine les 25 % pour les élèves en dernière année de collège selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Les campagnes de sensibilisation suffiront-elles ?
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