Une mutation génétique a été identifiée comme étant un facteur de risque commun au cancer du rein et au mélanome. Cette anomalie sur le gène MITF multiplie par 5 le risque de développer un cancer du rein ou un mélanome.

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    L'étude des chercheurs pourrait mener à un dépistage de la mutation génétique pour prévenir, chez des patients déjà atteints de l'un des deux cancers, le développement de l'autre (cancer du rein ou de la peau). © IGR/A. Chéron

    L'étude des chercheurs pourrait mener à un dépistage de la mutation génétique pour prévenir, chez des patients déjà atteints de l'un des deux cancers, le développement de l'autre (cancer du rein ou de la peau). © IGR/A. Chéron

    Des équipes de l'Inserm et de l'Institut Gustave Roussy (IGR) de Villejuif (94), ont identifié un gène de prédisposition commune au mélanome malin et au cancer du rein. Les résultats de ce travail sont publiés dans la revue scientifique Nature.

    Une étude récente avait déjà mis en évidence la coexistence chez certains patients, d'un mélanome (qui est un cancer de la peau) et d'un cancer du rein. Ce dernier en effet, « est fréquemment découvert après un diagnostic de mélanome, lors du bilan d'extension » de la maladie, expliquent l'Inserm et l'IGR dans un communiqué. « À ce jour, aucun facteur de risquefacteur de risque environnemental commun n'a été mis en évidence. Cela suggère l'existence d'une prédisposition génétiquegénétique. »

    Une équipe rassemblant des cliniciens, des généticiensgénéticiens, des biologistes, des pathologistespathologistes... a émis l'hypothèse que le gène MITF (Facteur de transcriptiontranscription associé à la microphtalmie) pouvait être impliqué dans ce phénomène. Dans le mélanome en effet, il avait été décrit comme oncogèneoncogène, et il est également connu pour intervenir dans une voie d'activation cellulaire impliquée dans le développement du cancer du rein.

    Le gène MITF avait déjà été repéré comme étant oncogène, l'anomalie dans sa séquence ADN serait, elle, une prédisposition au mélanome et au cancer du rein. © Wikipédia, CC

    Le gène MITF avait déjà été repéré comme étant oncogène, l'anomalie dans sa séquence ADN serait, elle, une prédisposition au mélanome et au cancer du rein. © Wikipédia, CC

    Une mutation génétique qui multiplie les risques de cancer par 5

    Les auteurs sont parvenus à identifier une anomalieanomalie dans la séquence ADN du gène MITF. Cette anomalie a été retrouvée chez 8 % des patients atteints à la fois de mélanome et de cancer du rein. « Appelée Mi-E318K, celle-ci multiplie par 5 le risque de développer un mélanome, un cancer du rein ou les deux », précise Brigitte Bressac de Paillerets, à l'IGR.

    Ces résultats ouvrent de nombreuses perspectives de développement dans le domaine des applicationsapplications cliniques et de la recherche. « Un test de dépistagedépistage pourrait être développé afin de rechercher cette mutation chez les patients atteints soit d'un mélanome, soit d'un cancer du rein. La mutation deviendrait un biomarqueur de risque, impliquant la nécessité d'une surveillance particulière au niveau du rein et de la peau », ajoute Marie-Françoise Avril (Hôpital Cochin-Tarnier, Paris). À moyen terme, ce travail pourrait enfin conduire à l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques.