La question de la protection conférée par les infections passées est toujours cruciale dans la gestion de la pandémie de Covid-19. L'étude la plus complète à ce jour sur la question vient de paraître dans The Lancet. Que nous apprend-elle ?


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    Environ 46 % de l'humanité a été infectée par le variant Omicronvariant Omicron ou l'un de ses sous-variants entre novembre 2021 et juin 2022, écrivent les scientifiques de la Covid-19 Forecast Team dans leur article paru dans The Lancet. Ce constat pousse à nous interroger sur la duréedurée de la protection immunitaire conférée par les infections au SARS-CoV-2 passées.

    Combien de temps nous protègent-elles contre les hospitalisations et les décès ? Cette question, brûlante durant le début de la pandémie de Covid-19, est toujours d'actualité car sa dynamique dépend de l'évolution du virus mais aussi de notre susceptibilité à être infecté et à développer des symptômes. Si les variants historiques nous protégeaient plutôt bien, ceux de la galaxie Omicron ont tout fait pour que notre immunitéimmunité les oublie vite !

    Omicron, le champion de l'évasion

    Être infecté par l'un des variants ancestraux, Alpha, Beta ou DeltaDelta, protège à 82 % contre une ré-infection, mais être infecté par Omicron ne protège qu'à 45 % des réinfections. La Covid-19 Forecast Team a observé, sans surprise, que cette protection déclinait avec le temps : plus que 78,6 % après 40 semaines pour les variants ancestraux et seulement 36,1 % pour Omicron. 

    « L'immunité cross-variant réduite pour les variants Omicron et ses sous-variants reflète leurs mutations qui les rendent capables d'échapper à l'immunité acquiseimmunité acquise plus facilement que les autres variants », explique le docteur Hasan Nassereldine, l'un des coauteurs de la méta-analyseméta-analyse.

    Il y a tout de même une bonne nouvelle, les infections passées confèrent une protection forte contre les formes sévères ou mortelles de la Covid-19, qu'elles soient l'œuvre d'un variant ancestral ou d'un de la famille Omicron -- une efficacité de 90 et 88 % respectivement.

    Plus de la moitié des êtres humains possèdent des anticorps contre le SARS-CoV-2. © Photocreo Bednarek, Adobe Stock
    Plus de la moitié des êtres humains possèdent des anticorps contre le SARS-CoV-2. © Photocreo Bednarek, Adobe Stock

    La vaccination reste de mise pour se protéger 

    Selon les dernières données de septembre 2021, environ 59 % de la population mondiale possède une immunité contre le SARS-CoV-2, qu'elle ait été acquise par une infection ou une vaccination. Comme ils outrepassent l'immunité naturelle, les variants de la famille d'Omicron échappent aussi à l'immunité vaccinale et diminuent sa capacité à nous protéger.

    Malgré tout, la vaccinationvaccination reste le moyen le plus sûr d'acquérir ou de réveiller une protection immunitaire contre le coronaviruscoronavirus. L'infection naturelle expose à des risques de séquellesséquelles à long terme, celles-ci, mieux connues sous le nom de Covid long, ne sont pas encore bien comprises ni prises en charge. La vaccination est toujours recommandée pour les plus de 60 ans et les personnes atteintes de comorbiditéscomorbidités