Des scientifiques allemands ont identifié la région du cerveau active lors d'une stimulation du clitoris. 


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    Notre corps envoie en permanence des informations sensorielles vers notre cerveau. Le cortex somato-sensoriel est en charge de les capter et de les intégrer. À chaque partie du corps correspond une région précise du cortex somato-sensoriel, formant ainsi une véritable carte cérébrale du corps humain. Certains organes n'y avaient pas encore trouvé leur place. C'est le cas du clitoris, l'organe féminin dédié au plaisir sexuel, mais pas seulement.

    Une nouvelle étude, publiée le 20 décembre 2021 dans Journal Of Neuroscience, a identifié la région cérébrale reliée à la stimulation clitoridienne. Les vingt participantes, des femmes âgées de 18 à 45 ans, ont passé une IRM fonctionnelleIRM fonctionnelle pour sonder leur cerveau pendant qu'un dispositif tactile stimulait leur clitoris. Les régions cérébrales actives apparaissent alors sur les images.

    Replacer les stimulations clitoridiennes dans le cerveau

    Ce n'est pas la première étude à s'intéresser à ce sujet, mais la place du clitoris sur la carte du cortex somato-sensoriel faisait débat. Certains pensent qu'elle est située près du pied, d'autres près de la hanche. Si la réponse n'était pas encore claire, c'est parce que les techniques de stimulations influent sur la réponse du cerveau. Une stimulation par un partenaire brouille forcément les pistes car d'autres parties du corps sont impliquées, en plus du clitoris.

    Dans ce cas, le dispositif créé par les scientifiques permet de s'assurer que le cerveau ne répond qu'à la stimulation du clitoris. Il est aussi un peu plus évolué que ces prédécesseurs, basés sur des stimulations électriques, puisque sa membrane sollicite le clitoris par des vibrationsvibrations

    Les zones du cerveau activées lors d'une stimulation du clitoris. © Andre J.J. Knop et <em>al. Journal of Neuroscience</em>
    Les zones du cerveau activées lors d'une stimulation du clitoris. © Andre J.J. Knop et al. Journal of Neuroscience

    Des résultats propres à chaque femme

    Résultat, la place du clitoris dans le cortex somato-sensoriel est à côté de la hanche -- comme cela avait été observé pour le pénispénis. Il s'agit des aires de Brodmann 1, 2 et 3a, situées le long du gyrusgyrus post-central, mais l'endroit exact varie beaucoup entre chaque femme. Pour chacune des participantes, les chercheurs ont mesuré l'épaisseur des dix zones les plus actives. Le but est de faire le lien entre leurs habitudes sexuelles et la structure de leur cerveau. « Nous avons trouvé une association entre la fréquence des rapports sexuels et l'épaisseur de la région génitale cartographiée individuellement », explique Christine Heim, principale instigatrice de ces recherches.

    En d'autres termes, les participantes qui ont rapporté des rapports sexuels fréquents ont un cerveau plus épais dans la région activée par la stimulation du clitoris que les autres. Néanmoins, les auteurs ne disent pas que le sexe fait grandir ces régions cérébrales, d'autres études sont nécessaires pour confirmer ce point. L'épaisseur plus grande ne veut pas non plus dire que la femme sera plus sensible aux stimulations clitoridiennes ou qu'elle serait encline à avoir plus de rapports sexuels que les autres. 

    Ces observations pourraient s'avérer utiles dans la prise en charge des femmes ayant subi des violences sexuelles, en agissant directement sur les zones du cerveau activées par le clitoris.