Un virus géant, découvert dans les océans, est à ce jour le plus gros virus marin jamais observé. Ses quelque 500 gènes lui confèrent probablement un cycle viral d’une grande complexité, flirtant avec celle du monde bactérien.

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    Le Mimivirus (ici sur la photo) est phylogénétiquement le plus proche virus du CroV. © D. Raoult, N. Aldrovandi, CNRS photothèque

    Le Mimivirus (ici sur la photo) est phylogénétiquement le plus proche virus du CroV. © D. Raoult, N. Aldrovandi, CNRS photothèque

    Parasite d'une espèceespèce unicellulaire flagellée (Cafeteria roenbergensis), le plus grand virus marin jamais observé a été nommé CroV (Cafeteria roenbergensis virus). La taille de son génome est en effet impressionnante : son ADN double-brin est constitué de 730.000 paires de bases, soit plus que certaines bactéries.

    La partie centrale du génome, selon les estimations des chercheurs de l'université du Nebraska, code pour 544 protéines. Des séquences régulatrices repérées sur l'ADN laissent penser que l'expression des protéines est très complexe car temporelle et adaptée au stade d'infection (précoce, tardif) de l'hôte.

    Homologue des Mimivirus

    Les gènesgènes observés ressemblent fortement à une grande variété de protéines aux fonctions connues : des enzymesenzymes de réparation de l'ADN, des enzymes impliquées dans la dégradation des protéines, ou encore des facteurs importants pour la traduction des gènes. Certains de ces gènes ne sont généralement pas ou peu rencontrés chez les virus. 

    En effet les virus sont, par définition, des parasitesparasites obligatoires de cellules, souvent considérés comme étant à la limite du vivant. Le fait de posséder une partie de la machinerie requise pour l'expression des gènes place donc ces virus un peu plus près des bactéries et du monde vivant en général. D'autres géants du monde viral, que sont les MimivirusMimivirus, sont phylogénétiquement proches du CroV dont ils partagent une homologiehomologie pour environ un tiers des gènes.