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    • Gouvernance et gestion des océans et mers

    La communauté internationale doit avoir un rôle et une responsabilité particuliers vis à vis du défi de la gestion et de la gouvernance des océans. L'un des slogans proposé par l'Afrique du Sud pour le sommet de Johannesburg est d'ailleurs : 'Une Planète, Un Océan'. Au contraire des sols, les océans sont gérés au niveau international, et notamment dans une perspective de développement durabledéveloppement durable, que depuis peu de temps (2002 sera le 20ème anniversaire de la Convention du Droit de la Mer, et le 10ème anniversaire de la Conférence de Rio). La gestion des océans se confronte à l'absence de mécanismes internationaux de vérification du respect des règles. Elle est aussi rendue difficile par la multiplicité des usages des océans (sécurité alimentaire, transports, santé, éducation, aménagement côtier, écosystèmeécosystème et biodiversitébiodiversité,...) et les conflits d'usages fréquents qui en découlent. Elle doit tenir compte des interractions entre problématiques locales (industrialisations et urbanisations des zones côtières, disparition de zones humideszones humides, ...) et enjeux globaux (changements climatiqueschangements climatiques, ..). L'efficacité de la gestion des océans ne peut s'envisager qu'au travers de mécanismes forts de coopération entre les multiples secteurs et acteurs concernés, au niveau local, national, régional et international.

    La nécessité d'une gestion des océans nécessairement intégrée et multisectorielle impose de ce fait:

    - la participation de la société civile et des différentes parties prenantes (aux niveaux internationaux, nationaux et locaux) à la gestion des océans et des mers : la création en 1999, sur décision de l'Assemblée Générale des Nations Unies, d'un 'processus consultatif officieux ouvert à tous' (en anglais 'Open Ended Informal Consultative Process on Oceans and Seas' - ICP) incluant des membres de gouvernements et les diverses parties prenantes, en est une étape clé. (travaux 2001, travaux 2000) *
    - d'instaurer la coordination et la coopération internationales nécessaires, notamment en confortant les travaux entre institutions des Nations Unies, et en poursuivant la mise en synergiesynergie des deux processus que sont la Convention du Droit de la Mer et le volet Océans et Mer d'Action 21. La mise en place d'un Sous Comité des océans et des zones côtières, au sein du Comité Administratif de Coordination (CAC) qui coordonne les travaux des diverses institutions des Nations Unies, en est une étape ; comme la création d'un groupe mixte d'experts chargé d'étudier les aspects scientifiques de la protection des océans, et parrainé par les 9 principales institutions onusiennes concernées (ONU, OMI, FAOFAO, COI, UNESCO, OMM, OMSOMS, AIEA, PNUEPNUE).

    L'exigence de coordination devient urgente. La prolifération d'accords internationauxaccords internationaux, régionaux, et bilatéraux (comme en témoigne le registre FARISIS de la FAO) ne facilitent pas la cohérence.
    La Conférence mondiale sur la situation des océans et des zones côtières qui eu lieu en décembre 2001 à Paris, organisée par l'Unesco, fut l'occasion, 10 ans après la conférence de Rio, de rassembler plus de 400 membres de gouvernements et experts et d'envisager les moyens de répondre à ces défis.

    • Mobilisation pour un patrimoine commun de l'Humanité

    Les océans sont un patrimoine commun de l'humanité dont le devenir dépendra de la capacité à élargir la mobilisation des parties prenantes, tout en mettant en oeuvre les mécanismes d'appropriation, de régulation et de contrôle adéquats, au niveau international, mais également régional, national et local.
    L'exemple de la gestion des pêchespêches en vue de la conservation des ressources biologiques marines est un exemple frappant : le secrétariat Général des Nations Unies, indiquait (en 1999, dans son rapport sur les océans et le droit de la mer) que, malgré l'adoption de nombreux accords, codes et principes, la gestion des pêches n'avait permis ni de stopper la surexploitation des stocks de poissonspoissons, ni de rendre la pêche économiquement durable. Il en attribuait la responsabilité à l'absence de volonté politique nécessaire pour procéder aux ajustements difficiles (droits d'accès aux ressources halieutiquesressources halieutiques et de pêche), au maintien de certaines subventions, à l'absence de contrôle des flottes de pêche dans les zones relevant de la juridiction nationale, à la résistancerésistance de l'industrie de pêche au changement ainsi qu'à la non participation aux décisions des communautés traditionnelles de pêcheurs.

    La création d'aires protégées en haute mer, dans les eaux internationales, pourrait permettre une meilleure prise en compte de l'équilibre des écosystèmes par l'industrie de la pêche. Mais de nombreux Etats s'opposent à cette idée.