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    Contexte

    Contexte

    Source d'alimentation pour des centaines de millions d'individus, axes privilégiés de communication et d'échanges commerciaux, les océans ont acquis cette dernière décennie une nouvelle image auprès des décideurs et du grand public: celle d'un maillon clé pour le maintien de la vie sur Terre, notamment du fait de son rôle dans la régulation du climatclimat.
    La Commission du Développement DurableDéveloppement Durable des Nations Unies considérait ainsi, en 1999, que « les mers et les océans, (qui) s'étendent sur la majeure partie de la planète, sont indispensables à la vie, ... (ils) déterminent les cycles climatiques et hydrologiques et fournissent des ressources sans lesquelles il est impossible d'assurer le bien être des générations présentes et futures et la prospérité économique, d'éliminer la pauvreté, d'assurer la sécurité alimentaire et de conserver la diversité biologique marine ».
    Patrimoine commun de l'humanité, indispensable pour un développement durable, les 'océans' se déprécient pourtant à un rythme inacceptable, amplement causé par nos activités humaines.

    • Les zones côtières

    Elles accueillent près de 3,4 milliards d'individus (soit 66 % de la population mondiale vivant à moins de 60 km d'une côte, les deux tiers des très grandes villes y étant situées). C'est 75 % de la population mondiale qui pourraient y vivre en 2030. Ces régions sont souvent très dynamiques sur le plan économique (pêchepêche, aquacultureaquaculture, extraction de mineraisminerais, développement industriel, production d'énergie, tourisme, stockage des déchetsdéchets ...), et attirent les flux de populations qui y affluent pour y trouver des moyens de subsistance (pêche, travail,..). En contrepartie, leur environnement se dégrade, les sols s'érodent, et la croissance démographique s'accompagne souvent d'un détérioration des conditions de vie touchant en premier les plus pauvres (logement, assainissementassainissement,..). La qualité des zones côtières influe fortement sur 90 % des activités piscicoles mondiales qui en dépendent. Ces zones accueillent des écosystèmesécosystèmes extrêmement précieux du point de vue de la biodiversitébiodiversité (mangrovesmangroves, estuairesestuaires, récifs de coraux, littoraux, terrains marécageux,..) (voir fiche sur la biodiversité, et la diversité biologique des zones marines et côtières selon l'IUCNIUCN)

    • L'environnement marin

    La santé de l'océan est très préoccupante, pour l'être humain et pour l'environnement. On estime ainsi que 700 millions de personnes dans le monde qui dépendent de la pêche pour vivre seront touchés par les conséquences sur l'homme d'une dégradation de la zone côtière. Quant aux conséquences de la simple baignade dans des mers polluées, elle entraînera, selon l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), près de 250 millions de gastro-entéritesgastro-entérites par an ainsi que des maladies respiratoires, alors qu'un baigneur sur 20 risquerait à de tomber malade après avoir plongé dans la mer.

    La dégradation de l'environnement marin, comme des zones côtières adjacentes, est principalement causée par les activités humaines (pollution d'origine terrestre, activités de navigation et d'extraction de gaz et de pétrole en mer) mais aussi par des phénomènes non directement anthropiques, à savoir le réchauffement climatiqueréchauffement climatique et les catastrophes naturellescatastrophes naturelles. On estime que 80 % de la pollution marine est d'origine terrestre et que plus de 50 % des écosystèmes côtiers de la planète subissent cette menace à un niveau plus ou moins fort.

    • Les ressources biologiques marines

    Image du site Futura Sciences

    Entre 1950 et 1980, la pêche industrielle et l'aquaculture ont progressé bien plus vite que la population mondiale. On assiste à un phénomène de 'surpêchesurpêche' : 60 % des pêcheries maritimes du monde sont exploitées au maximum de leur capacité ou au delà (Fisheries Production and Trade , Annual Report: The State of Food and AgricultureAgriculture FAOFAO, 2001). Les stocks continuent de décroître et de nombreuses espècesespèces sont menacées d'extinction, aussi bien dans les zones côtières qu'en haute mer, où la pêche hauturière est montrée du doigt. Si cette tendance se poursuit, la chaîne alimentairechaîne alimentaire (donc la sûreté alimentaire) risque d'être profondément bouleversée (Horizon 2015/30: World Fisheries).
    • Océans et changement climatique

    Le réchauffement climatique pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer de 20 à 50 centimètres d'ici 2050, entraînant l'inondationinondation de zones habitables et de zones agricoles, à tel point que la FAO estime qu'en 2080, 22 % des zones inondables dans le monde pourraient avoir disparu. A quoi s'ajouteraient des problèmes d'érosion des côtes et de destruction des structures portuaires, mais aussi une augmentation de l'eau salée sous terre, atteignant les nappes phréatiquesnappes phréatiques d'eau douceeau douce des zones côtières, ce qui pourrait y entraîner des situations de pénurie d'eau. Par ailleurs, la vie sur terre est fortement dépendante des courants marins : en 1997- 1998, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), El NinoEl Nino aurait touché plus de 60 pays, (ouragansouragans, inondations, sécheressessécheresses, feux, bétail, pêcheries,..). Enfin, le réchauffement climatique pourrait être en partie responsable de la décoloration catastrophique de près de 50 % des récifs coralliensrécifs coralliens de la planète (80 % en Asie), qui affaiblit, voire détruit les récifs, où sont abrités plus du quart de toutes les espèces de poissonspoissons recensées.

    • Le devenir des petits Etats Insulaires

    Les îles ont toujours évoqué l'image d'un paradis, mais aujourd'hui leurs lagons bleu azur, leurs récifs de coraux et leurs luxuriantes forêts tropicalesforêts tropicales sont de plus en plus menacés. En s'efforçant d'élever le niveau de vie de populations de plus en plus nombreuses et de survivre dans une économie mondiale complexe, les petits Etats insulaires sacrifient souvent un de leurs meilleurs atouts, leurs écosystèmes fragiles, notamment au tourisme. Un développement non durable, notamment l'exploitation à grande échelle des ressources marines et terrestres, menace donc, non seulement le gagne-pain de la population, mais aussi sa sûreté alimentaire, les îles ellesmêmes, et les cultures qu'elles rendent possibles. Cumulant les risques, les Etats insulaires devraient également se trouver très vulnérables face aux changements climatiques, à la variabilité climatologique et à l'élévation du niveau de la mer. Pour renverser cette tendance, ces îles ont besoin d'une aide spécifique de la communauté internationale.