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Depuis de nombreuses années, leur comportement est étudié par les scientifiques. Un travail publié dans The Journal of Experimental Biology semble montrer que ces poissons ont mis à profit leur anatomieanatomie pour améliorer leur communication.
Tous les poissons possèdent une "oreille interneoreille interne", une petite vésicule remplie d'airair qui leur sert de ballaste et une "ligne latérale" pour détecter les mouvementsmouvements de l'eau environnante. Cependant, ces deux organes sont connectés uniquement chez le genre Chaetodon du poisson-papillon. Les chercheurs ont supposé que cet arrangement anatomique est impliqué dans la perception des sons, mais l'impact de cet organe acoustique sur le comportement n'avait pas été démontré auparavant.
Pour comprendre ce rôle, Tim Tricas, biologiste marin de l'Université d'Hawaï à Manoa et son équipe ont dans un premier temps localisé des couples de poissons et identifié leur territoire.
Une première expérience à consister à isoler des couples de poissons dans une bouteille en verre et de les placer sur le territoire d'un autre couple pendant une quarantaine de minutes. Les résultats enregistrés par vidéo et par un microphone sous-marin montrent que les poissons "envahis" défendent leur territoire par des charges agressives associées à l'émissionémission de sons agonistiques crées par des mouvements rapides de leurs nageoires. En réponse, les "intrus" grognent (uniquement dans le cas où les poissons sont enfermés par couple), probablement pour signaler le danger à leur partenaire.
Une seconde expérience a consisté à injecter de petites quantités de vaseline dans leur "oreille interne" pour bloquer la transmission des sons à la "ligne latérale" et à la véritable oreille. Les poissons utilisés pour ce test se déplacent à des distances significativement plus proches de leurs congénères, démontrant ainsi que leur perception acoustique s'en trouve modifiée.
Pour Jacqueline Webb, biologiste marine de l'Université de Rhode Island, les relations entre les sons émis par les poissons et leur comportement social étaient restées inconnues malgré des recherches depuis plusieurs dizaines d'années. Ces nouvelles données démontrent qu'il faut non seulement examiner les éléments acoustiques lorsque l'on étudie le comportement et l'écologie des communautés de poissons coralliens mais aussi prendre en compte l'impact de la pollution sonore aquatique créée par l'homme.
Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia GrayGray
Référence: "Acoustic communication in territorial butterflyfish: test of the sound production hypothesis." (2006) Tricas TT.C. J Exp Biol. 209(24) pp4994-5004.