Les microplastiques sont partout, dans tous les environnements du globe. De cette triste réalité, les scientifiques ont voulu tirer profit, en les utilisant comme marqueur temporel pour dater les séries géologiques et notamment le début de l’Anthropocène. Problème : ces minuscules particules semblent avoir la capacité de migrer à travers des couches géologiques plus anciennes !


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    Au fond des océans, aux sommets des montagnes ou sur ce qu'il reste des calottes polairescalottes polaires... les microplastiques sont partout. Même à l'intérieur de nous. L'environnement dans son ensemble et les êtres qui y vivent sont pollués par ces minuscules fragments dérivés d'une multitude de produits que nous utilisons au quotidien, comme les emballages plastiquesplastiques et revêtements bien sûr, mais également les cosmétiques et fibres textiles.

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    Les paillettes dans certains maquillages contiennent des microplastiques qui finissent leur course dans la nature. © Eperales, Wikimedia Commons, cc by 2.0

    Les microplastiques témoins du début de l’Anthropocène ?

    Bref, il y a en partout, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur notre santé et celle des écosystèmes. À tel point qu'il a été suggéré que ces particules, qui s'accumulent dans les sédiments au fond des lacs et des océans, soient utilisées comme marqueur temporel pour dater le début de l’Anthropocène, cette nouvelle période géologique qui marque la mainmise des humains sur la Planète.

    Sur l'île de Trindade, au large du Brésil, ce sont carrément des rochers de plastique qui prennent forme à cause de la pollution ! Décryptage dans notre podcast d'actualité Fil de Science. © Futura

    La production de plastique n'a en effet véritablement pris son essor qu'au début des années 1950 et, avec elle, a été observé une augmentation drastique de la quantité de microplastiques dans les sédiments déposés à partir de cette date. Sauf que cette pollution ne semble pas être restée sagement dans son niveau stratigraphique.

    Des microplastiques qui migrent dans les strates géologiques anciennes

    Une nouvelle étude publiée dans la revue  Science Advances révèle en effet la présence de microplastiques dans des sédiments lacustreslacustres datant d'avant 1950. Les plus petites particules auraient ainsi la capacité de migrer à travers les couches sédimentaires plus vieilles que celle de leur propre dépôt. En plus d'être un polluant à l'échelle spatiale, les microplastiques sont donc également un polluant à l'échelle temporelle !

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    Schéma montrant l'échantillonage de sédiments dans plusieurs lacs et les concentrations en microplastiques pour chaque époque. Les concentrations sont bien sûr les plus importantes pour les couches de sédiments plus jeunes que 1950, mais on note des quantités notables pour les couches plus anciennes © Dimante-Deimantovica et al. 2024, Science Advances

    Une observation qui montre que les microplastiques ne peuvent donc pas être utilisés comme marqueur temporel fiable pour dater le début de l’Anthropocène dans les séries géologiques.