La voiture électrique est-elle réellement plus vertueuse que notre bonne vieille voiture thermique ? Certains se posent toujours la question. Et des chercheurs apportent aujourd’hui une nouvelle réponse. Pour la toute première fois, ils s’appuient sur des données du quotidien pour montrer ses effets positifs sur la pollution de l’air et sur la santé.


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    Dans son dernier rapport sur la question, l'Agence internationale de l'énergieénergie (AIE) soulignait le dynamisme incroyable du secteur de la mobilité électrique. En 2021, les ventes de voitures électriques étaient tout simplement le double de ce qu'elles avaient été en 2020. En France, l'objectif est de ne plus vendre que des véhicules électriques dès 2035, pour aider à limiter nos émissionsémissions de gaz à effet de serre et à sauver notre climat.

    Mais des chercheurs de la Keck School of Medicine (États-Unis) se sont demandé si la transition de la voiturevoiture thermique à la voiture électriquevoiture électrique (à batterie, hybride rechargeable ou à pile à combustiblepile à combustible, la voiture à hydrogène) pouvait avoir d'autres effets bénéfiques. Sur l'environnement et sur la santé, par exemple. À une échelle plus locale, cette fois. Et leur réponse est oui.

    Des chercheurs de la <em>Keck School of Medicine</em> (États-Unis) ont fait le lien entre les ventes de voitures électriques et la pollution au dioxyde d’azote (NO<sub>2</sub>) ainsi que les visites aux urgences pour des problèmes d’asthme. © Garcia et al., <em>Keck School of Medicine</em>
    Des chercheurs de la Keck School of Medicine (États-Unis) ont fait le lien entre les ventes de voitures électriques et la pollution au dioxyde d’azote (NO2) ainsi que les visites aux urgences pour des problèmes d’asthme. © Garcia et al., Keck School of Medicine

    Des conclusions à confirmer

    En croisant les données disponibles dans différentes bases (ventes de voitures électriques, visites aux urgences liées à l'asthmeasthme et surveillance de la qualité de l'airair), ils ont observé que la pollution de l’air et les visites aux urgences chutent à mesure que les populations passent à la mobilité électrique. Ils en ont aussi profité pour noter que dans les communautés à faibles revenus, le passage à la voiture électrique se fait significativement plus lentement qu'ailleurs. Et peut-être identifier là une manière de rétablir une sorte d'égalité pour ces populations plus touchées par la pollution et les problèmes de santé liés.

    Les résultats obtenus par les chercheurs de la KeckKeck School of Medicine suggèrent ainsi que la transition vers la mobilité zéro émission pourrait être parmi les mesures d'atténuation du changement climatique les plus puissantes. Pour le confirmer, il faudra toutefois élargir l'étude géographiquement - elle n'a pour l'heure porté que sur la Californie - et à plus de polluants - les chercheurs se sont concentrés sur le dioxyde d'azoteazote (NONO2) -, et également s'assurer que soient pris en compte les impacts liés à l'extraction des matériaux ou encore à l'élimination des vieilles voitures électriques, par exemple.