Des reptiles volants et oiseaux géants aujourd'hui disparus régnaient autrefois dans les airs. Utilisaient-ils les courants thermiques ou les frontières entre les masses d'air pour économiser leur énergie ? Une équipe de recherche a estimé quelles pouvaient être leurs techniques de vol en les comparant avec des oiseaux actuels.
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Comment des animaux gigantesques aujourd'hui disparus parvenaient-ils à voler ? Il existait en effet des reptiles volants tels que Quetzalcoatlus northorpi et des oiseaux tels que Pelagornis sandesi dont les envergures pouvaient atteindre respectivement les dix-sept mètres. Cette taille imposante devait donc être compensée par des adaptations physiquesphysiques pour permettre aux géants de décoller mais également par des adaptations comportementales afin de se maintenir dans les airsairs.
Les oiseaux actuels utilisent deux techniques afin de minimiser leur effort physique et planer dans les airs. Certains, tels que l'albatros hurleur, utilisent le vol de gradientgradient. Cette technique de vol consiste à passer d'une masse d'air à une autre à plusieurs reprises et à se laisser transporter par celles-ci. D'autres espèces telles que le condor de Californie et la frégate superbe utilisent en revanche le vol thermique. Ce dernier consiste à utiliser les courants thermiques, qui sont des courants de convectionconvection verticaux, afin de s'élever dans les airs sans battre des ailes. En l'absence d'observations comportementales en ce qui concerne les espèces fossiles, comment donc déterminer les techniques qu'elles utilisaient ?
Le vol thermique, une technique récurrente
Une étude publiée dans le journal PNAS Nexus apporte des éléments de réponse à cette question. Les auteurs de l'étude ont notamment analysé les envergures, les poids et la charge alairealaire de reptiles volants et d'oiseaux éteints ; ils ont comparé ces mesures avec celles d'oiseaux actuels dont les techniques de vol sont connues. Ils ont utilisé des modèles aérodynamiques afin de déterminer quelles étaient les performances de vol ainsi que les besoins de vitessevitesse de vents des géants disparus. Les auteurs ont ainsi pu confirmer les conclusions de précédentes études qui rapportaient que Pteranodon (37 kgkg, 6 mètres d'envergure) et l'Argentin magnifique Argentavis magnificens (70 kg, 7 mètres d'envergure) utilisaient le vol thermique.
En revanche, leurs conclusions s'opposent à celles de précédentes études au sujet de Pelagornis sandesi (40 kg, plus de 7 mètres d'envergure) qui semblait, selon cette nouvelle étude, aussi utiliser le vol thermique et non le vol de gradient. Ils indiquent également que Quetzalcoatlus (259 kg, plus de 9,50 mètres d'envergure) était moins adapté au vol thermique que les oiseaux actuels. Selon les modèles, ses performances de vol étaient en effet plus faibles que celles de l'oiseau volant actuel le plus lourd (l'outarde kori, qui pèse 12 kg et a une envergure de 2,5 mètres), qui lui-même passe la plupart de son temps au sol et ne s'envole qu'en cas de danger. Le géant Quetzalcoatlus devait donc être souvent au sol et devait avoir de faibles aptitudes au vol.