Du pétrole d’origine inconnue souille à nouveau le golfe du Mexique. Frais, il ne serait pas un reste de la marée noire de l’an dernier, mais bien le signe de nouvelles fuites. BP, qui devra payer des milliards de dollars pour réparer les dégâts de la marée noire de Deepwater Horizon, nie totalement être impliqué dans ce nouveau rebondissement.

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    Juin 2010 : un bateau spécialisé essaye de pomper le pétrole répandu par le naufrage de la plateforme de BP Deepwater Horizon. Malgré sa taille, il paraît bien impuissant face à l'ampleur de la catastrophe. © kris krüg, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    Juin 2010 : un bateau spécialisé essaye de pomper le pétrole répandu par le naufrage de la plateforme de BP Deepwater Horizon. Malgré sa taille, il paraît bien impuissant face à l'ampleur de la catastrophe. © kris krüg, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    D'où vient le pétrolepétrole qui souille à nouveau le golfe du Mexique ? Plusieurs organisations environnementales rapportent que de nouvelles taches d'hydrocarbureshydrocarbures sont visibles en mer. Les pêcheurs locaux et des pilotes font également le même constat.

    Étrangement, c'est à moins d'un kilomètre de l'ancien puits de la plateforme Deepwater Horizon, aujourd'hui scellé, que font surface les nappes d'huile. Les journalistes Ben Raines et Jeff Dute les ont filmées le 23 août dernier.


    De nouvelles taches d’huile aperçues le 23 août 2011 à proximité du puits Macondo. De nouvelles fuites sont-elles apparues ? Non, selon BP. © 2011 Press-Register al.com/prvideo

    BP, qui aurait réactivé son programme de nettoyage « Vessels of OpportunityOpportunity », a dépêché sur place une quarantaine de bateaux. Un robotrobot sous-marin a inspecté la tête de puits, sans découvrir l'origine des rejets. S'il semble que la compagnie pétrolière britannique ait pris l'alerte au sérieux, elle nie à présent dans deux communiqués l'existence d'une nouvelle fuite. La pollution observée en surface ne serait qu'un reste de l'année dernière, peut-être du pétrole contenu dans l'épave de la plateforme qui remonterait tardivement.

    Chat échaudé craint l'eau froide...

    Mais d'autres voix s'inquiètent : sur son blogblog, l'avocat Stuart Smith rassemble les éléments à charge contre BP. Des échantillons ont été récoltés mi-mars par Paul Orr, de l'association Lower Mississippi Riverkeeper. Après analyse, ils montrent une signature chimique très proche de celle du pétrole du puits Macondo, accidenté l'année dernière. Pas de trace d'altération par un séjour prolongé en mer : il s'agit de pétrole frais, et c'est bien là le problème.

    M. Smith cite également un ancien de l'industrie pétrolière, B.K. Lim, qui alertait dès janvier dernier dans une lettre adressée à deux membres du Congrès sur un risque de nouvelles fuites. Bien plus sournoises, elles pourraient selon lui surgir de fractures du sol causées par BP lors des différentes tentatives de colmatage du puits, l'été dernier.

    Remobilisation ou fuites non détectées, l'origine de cette nouvelle pollution reste pour l'instant inconnue. Mais pour les professionnels de la mer et populations côtières du golfe, elle fait ressurgir le spectrespectre du désastre écologique de 2010. Alors, inquiets, tous se demandent quand le cauchemar prendra fin.