Le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, s'est félicité de l'intention, manifestée par plusieurs pays, de soutenir la mise en place dans l'océan Indien d'un système d'alerte aux tsunamis comparable au système lancé par l'UNESCO pour protéger les pays riverains du Pacifique.

au sommaire


    UNESCO - océan Indien : un système d'alerte aux tsunamis

    UNESCO - océan Indien : un système d'alerte aux tsunamis

    « L'Organisation est prête à partager l'expertise et le savoir-faire acquis dans le Pacifique en vue d'établir un réseau similaire dans l'océan Indien et d'autres régions à risques, telles que les Caraïbes ; le Pacifique du Sud-Ouest et la Méditerranée », a déclaré le Directeur général.

    La Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO (COI) a lancé le système d'alerte aux tsunamis pour le Pacifique en 1968. Il reste le seul système régional d'alerte au monde. Au cours des cinq dernières années, la COI a régulièrement appelé à la mise en place d'un système similaire pour l'océan Indien et d'autres régions vulnérables de la planète. Les Etats membres n'ont pas donné la priorité à cette proposition à cause de la relative rareté des tsunamis en dehors du Pacifique.

    L'expertise de l'Organisation dans ce domaine, a déclaré Koïchiro Matsuura, sera aussi mise à la disposition des pays touchés par la récente catastrophe. Leurs leaders se rencontreront à Djakarta (Indonésie) le 6 janvier lors d'une rencontre spéciale de l'Association des Nations du Sud-Est asiatique (ASEAN), consacrée aux conséquences du tremblement de terretremblement de terre et du tsunami. Les actions de l'UNESCO, a précisé le Directeur général, seront guidées par les décisions prises lors de cette réunion.

    Le Système international d'alerte aux tsunamis pour le Pacifique dessert 26 Etats membres*. Salué comme un des programmes scientifiques internationaux les plus réussis, il vise à réduire les effets des tsunamis, à épargner les vies et les biens. Son quartier-général opérationnel est installé à Hawaï, au International Tsunami Information Centre (ITIC) et au Richard H. Hagermeyer Pacific Tsunami Warning Center (PTWC).

    En s'appuyant sur les données fournies par des centaines de stations sismiques réparties de par le monde et par une centaine d'indicateurs de maréemarée installés dans le Pacifique, le PTWC localise les tremblements de terre dans la région, vérifie et évalue la gravitégravité de tout tsunami pouvant en résulter, répand l'information vers plus de 100 points disséminésdisséminés dans la zone. Si l'apparition d'un tsunami important, potentiellement destructeur, est confirmée, le PTWC émet une alerte à destination de tous les participants au système, précisant une heure probable d'arrivée pour toute une série d'endroits à travers la région. Des bulletins actualisés sont émis toutes les heures tant que le tsunami n'a pas terminé son parcours ou que le menace n'a pas été écartée.

    Dans chaque Etat participant au système, des agences de diffusiondiffusion sont responsables de l'éducation du public aux dangers représentés par les tsunamis. Elles sont assistées dans cette tâche par l'ITIC qui aide les pays à mettre en place des systèmes nationaux d'alerte et à développer la prévention. L'ITIC conseille en matièrematière d'amélioration des communications, de réseaux de données, de diffusion de l'information. Il renforce également la recherche sur les tsunamis et en diffuse les applicationsapplications en vue de prévenir les pertes en vies humaines et les dommages aux biens.

    « Les tragiques pertes de l'océan Indien auraient probablement été moindres si un système d'alerte similaire avait été en place, si les populations côtières avaient été conscientes des dangers des tsunamis et préparées à faire face à cette menace, et si les normes de constructionconstruction avaient pris en compte le risque de tsunamis et de tremblements de terre », a précisé Koïchiro Matsuura. « Prévoir, éduquer et prévenir, voilà les clés si l'on veut réduire les effets mortels de ces catastrophes naturelles. Malheureusement, ces activités ne sont pas considérées comme prioritaires ».

    Selon des données de la Division des Sciences fondamentales et des sciences de l'ingénieur de l'UNESCO, sur 100 dollars consacrés par la communauté internationale à la lutte contre les risques et catastrophes, 96 dollars vont à l'aide d'urgence et à la reconstruction, ne laissant que 4 dollars pour le travail de prévention. Pourtant, chaque dollar investi dans la prévention est susceptible de générer 20 à 25 dollars de réduction sur les pertes dues aux désastres naturels.

    * Australie, Canada, Chili, Chine, Colombie, Costa Rica, El Salvador, Equateur, Etats Unis d'Amérique, Fédération de Russie, Fidji, France, Guatemala, Iles Cook, Indonésie, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Pérou, Philippines, République de Corée, République populaire démocratique de Corée, Samoa, Singapour et Thaïlande.