Un « fleuve » a été découvert par une équipe de chercheurs de l'Observatoire national du Brésil. Cet écoulement d'eau, baptisé Hamza, se situe à environ 4.000 mètres de profondeur, sous l'Amazone, au Brésil.

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    L'Amazone a un fleuve voisin, l'Hamza, à 4.000 mètres de profondeur. © Shaan Hurely, Flickr, cc by 2.0

    L'Amazone a un fleuve voisin, l'Hamza, à 4.000 mètres de profondeur. © Shaan Hurely, Flickr, cc by 2.0

    Une équipe de chercheurs brésiliens de l'Observatoire national, qui est lié au ministère des Sciences et des technologies, a révélé l'existence d'un « fleuve » souterrain, se trouvant sous le fleuve Amazone, en Amérique du Sud.

    Les études récemment effectuées sur des données relevées entre 1970 et 1980 par l'entreprise de raffinageraffinage brésilienne Petrobas ont permis de mettre en évidence la présence d'eau, se déplaçant d'ouest en est, à l'instar de l'Amazone.

    L'Hamza coule sous l'Amazone

    L'équipe de recherche emmenée par Valiya Mannathal Hamza et Elizabeth Tavares Pimentel a analysé la température au sein de 241 puits de forage dont 185 sont situés dans le bassin du fleuve Amazone (au niveau des États de l'Acre, l'Amazonas, le Para et de l'Amapa). Les résultats ont permis d'établir une courbe de températures concordant avec la présence d'un fleuve souterrain. Les scientifiques l'ont baptisé Hamza, du nom du chercheur responsable du projet.

    Les mouvements de l'eau sous le bassin de l'Amazone sont verticaux jusqu'à 2.000 mètres, puis verticaux et horizontaux jusqu'à 4.000 m de profondeur. © Elizabeth Tavares Pimentel, Observatoire national du Brésil

    Les mouvements de l'eau sous le bassin de l'Amazone sont verticaux jusqu'à 2.000 mètres, puis verticaux et horizontaux jusqu'à 4.000 m de profondeur. © Elizabeth Tavares Pimentel, Observatoire national du Brésil

    Selon les résultats, l'Hamza se situe à environ 4.000 mètres de profondeur. Dans la partie supérieure des formations géologiques (jusqu'à une profondeur de 2.000 m), les analyses ont mis en évidence un flux des eaux vertical, tandis que plus profondément, ce flux vertical est mélangé à un flux horizontal (voir schéma ci-dessus).

    Si les chercheurs brésiliens ont qualifié leur découverte de fleuve souterrain, il n'est cependant pas correct d'utiliser le terme « fleuve » pour un écoulement d'eau si faible (voir ci-dessous). Le professeur Hamza est d'ailleurs revenu sur ce terme dans un entretien avec la BBC.

    Des caractéristiques physiques différentes

    Une analyse du débitdébit au niveau de différentes zones empruntées par l'Hamza a permis aux scientifiques de déterminer la direction du flux horizontal : d'ouest en est, tout comme le fleuve Amazone. Ils ont également évalué plusieurs caractéristiques de l'Hamza et ont établi des comparaisons avec son voisin du dessus.

    Caractéristiques physiques de l'Amazone et de l'Hamza. © Bruno Scala/Futura-Sciences, d'après les données de l'Observatoire national du Brésil

    Caractéristiques physiques de l'Amazone et de l'Hamza. © Bruno Scala/Futura-Sciences, d'après les données de l'Observatoire national du Brésil

    Le débit de l'Hamza  est beaucoup moins important que celui de l'Amazone (3.900 m3/s contre 133.000). La vitessevitesse du flux est également nettement plus faible (10-8-10-9 m/s contre 0,05-5 m/s). En revanche, la largeur de l'Hamza est bien plus importante (200-400 km contre 1-100 km) et la longueur des deux est assez similaire (voir données ci-dessus).

    Selon les scientifiques, l'Hamza se déverse dans les parties profondes de l'océan Atlantique et est probablement responsable des poches à faibles salinitésalinité observées dans la zone d'embouchure. Cette théorie est cependant soumise à controverse.