Une recherche britannique suggère qu'un mélange de plantes provenant du monde entier est la méthode la plus efficace pour soutenir les insectes pollinisateurs du jardin. Avantage : le prolongement de la durée de la saison de floraison.

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    Un mélange de plantes locales et exotiques permet de prolonger la période de floraison. Ici, un papillon se pose sur Verbena bonariensis (Verveine de Buenos-Aires), originaire d’Amérique du Sud. © FarOutFlora, Flickr, CC by nc nd 2.0

    Un mélange de plantes locales et exotiques permet de prolonger la période de floraison. Ici, un papillon se pose sur Verbena bonariensis (Verveine de Buenos-Aires), originaire d’Amérique du Sud. © FarOutFlora, Flickr, CC by nc nd 2.0

    Souvent le jardinier amateur se voit conseiller de planter de préférence des plantes locales dans son jardin car elles sont mieux adaptées aux conditions climatiques. Mais du point de vue des insectes pollinisateurs qui butinent ces fleurs, dont les populations sont parfois menacées, est-ce vraiment la meilleure stratégie ?

    Dans un article paru dans la revue Journal of Applied Ecology, des scientifiques de la Royal Horticultural Society ont testé l'idée de planter des espèces exotiquesexotiques pour favoriser les insectes pollinisateurs. En effet, des espèces végétales provenant de l'hémisphère sud, comme Lobelia tupa et Verbena bonariensis, peuvent jouer un rôle important pour la biodiversité : comme elles fleurissent plus tard que les variétés de l'hémisphère nord, elles fournissent du nectar et du pollen bien après les autres.

    Pour cela, ils ont réalisé des expériences en champ. Des parcelles ont été plantées avec différents assemblages de plantes, locales ou non. Les chercheurs ont suivi les insectes pollinisateurs pendant quatre années. Ils ont alors trouvé que, indépendamment de l'origine des plantes, qu'elles soient locales ou pas, plus il y avait de plantes en fleur dans un jardin, plus les abeilles et autres insectes pollinisateurs le visitaient. Le nombre de visiteurs des fleurs correspondait au pic de floraison. Il y avait moins d'insectes qui visitaient les plantes exotiques en début de saisonsaison qu'en fin de saison.

    <em>Lobelia tupa</em> est une plante originaire du Chili qui fleurit en été. © Lotus Johnson, Flickr, CC by nc 2.0

    Lobelia tupa est une plante originaire du Chili qui fleurit en été. © Lotus Johnson, Flickr, CC by nc 2.0

    De l'intérêt de planter des fleurs du monde entier dans son jardin

    Planter uniquement des plantes natives (locales) ne serait pas la meilleure option pour sauvegarder les insectes pollinisateurs. Les jardiniers qui souhaitent soutenir ces alliés de la végétation devraient donc semer un mélange de fleurs provenant de plusieurs régions géographiques. C'est la solution qui permet de préserver des ressources le plus longtemps pour les insectes pollinisateurs : les plantes exotiques prolongent la saison de floraison et procurent une source de nourriture en plus.

    Pour le principal auteur de l'article, « nous pensons que les 1.500 espèces de pollinisateurs du Royaume-Uni sont sous une pressionpression croissante à cause de la perte d'habitat et de sources de nourriture. Comme des habitats plus traditionnels ont été réduits, le rôle des jardins comme refuges pour les pollinisateurs et d'autres faunesfaunes et flores sauvages grandit en importance ». Il ajoute : « maintenant, pour la première fois les jardiniers peuvent avoir accès à une information solidesolide, basée sur des preuves, sur la stratégie de plantation la plus efficace qu'ils peuvent adopter s'ils souhaitent attirer et soutenir les pollinisateurs ».

    Ces résultats pourraient avoir des implications non seulement pour les jardiniers amateurs, mais aussi pour toute organisation qui doit entretenir des plantes ornementales : les collectivités locales par exemple, qui ont la responsabilité de parcs et d'espaces verts.