La question du mécanisme qui mène à la fin d’un âge glaciaire est posée depuis le XIXe siècle. Mais aujourd’hui, des chercheurs nous proposent une réponse, basée sur des techniques de datation précises. Parce que pour savoir comment un âge glaciaire se termine, il faut d’abord savoir quand il se termine.


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    Depuis le milieu du XIXe siècle, les chercheurs soupçonnent les variations de l’orbite terrestre d'être responsables de l'alternance âge glaciaire/période interglaciaire observée. Mais, faute de datations précises, ils peinaient à identifier clairement les paramètres orbitaux incriminés. Des chercheurs de l'université de Melbourne (Australie) affirment aujourd'hui que, sur le dernier million d'années, les âges glaciaires ont pris fin alors que l'angle d'inclinaison de l'axe de la Terre - qui varie naturellement entre 21,8° et 24,4° - approchait ses valeurs les plus élevées.

    Grâce aux techniques de datation radiométriques les plus pointues, ils ont en effet pu déterminer les dates de fin de deux périodes glaciaires survenues il y a 960 000 et 875 000 ans. Des dates qui coïncident avec une augmentation de l'angle d'inclinaison de la Terre. En comparant ces résultats avec les dates connues de fin de périodes glaciaires plus récentes, les chercheurs se sont aperçus que ce modèle semble bien persister jusqu'à nos jours.

    Les chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) ont étudié des stalagmites de l’Antro del Corchia (Italie) qui conservent des signatures géochimiques présentes dans les sédiments océaniques. © Adriano Roncioni, Gruppo Speleologico Lucchese
    Les chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) ont étudié des stalagmites de l’Antro del Corchia (Italie) qui conservent des signatures géochimiques présentes dans les sédiments océaniques. © Adriano Roncioni, Gruppo Speleologico Lucchese

    Sédiments océaniques et grotte italienne

    Comme il est difficile de déterminer l'âge des minuscules organismes fossiles marins qui renferment les traces des alternances âge glaciaire/période interglaciaire, les chercheurs ont eu l'idée de s'intéresser à des stalagmites recueillies dans une grotte des Alpes. Parce que ces stalagmites gardent des traces de signatures géochimiques présentes dans les sédimentssédiments océaniques. Et parce qu'elles contiennent de l'uraniumuranium et du plombplomb qui permettent de dater ces informations.

    Les travaux des chercheurs de l'université de Melbourne suggèrent aussi que la vitessevitesse à laquelle l'âge glaciaire prend fin dépend du niveau d'énergieénergie solaire reçu par les calottes au début de la transition. Plus l'énergie reçue est élevée, plus l'âge glaciaire prend fin rapidement. Reste désormais à vérifier que le même mécanisme permet aussi d'expliquer les variations climatiques plus anciennes.