Chez les humains, un ralentissement de la vitesse de marche est souvent le signe d’un début de perte de capacités cognitives. Est-ce pareil chez les chiens ? Des chercheurs ont voulu savoir…


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    Mesurer la vitesse à laquelle marche un chien, ce n'est pas si simple. Parce que les chiens ont, a priori, plutôt tendance à adapter leur vitessevitesse de marche... à celle de leurs humains. Et qu'on peut imaginer que les chiens de type chihuahua marchent moins vite que les chiens de type dogue allemand. Une question de taille. Mais des chercheurs de l’université d’État de Caroline du Nord (États-Unis) ont pris toutes les précautions pour réaliser des mesures fiables, parce qu'ils soupçonnaient que la vitesse de déplacement des chiens soit, comme c'est le cas chez les humains, révélatrice de leur état de santé.

    Les chercheurs ont procédé à une batterie de mesures. Avec laisse, sans laisse, avec la motivation d'une friandise. Sur des chiens de grande et de petite taille. Et sur des chiens adultes ou plus âgés. Ils ont noté que finalement, la taille du chien n'a pas vraiment d'importance. Les chiens qui sont entrés dans le dernier quart de leur espérance de vie marchent plus lentement que les chiens adultes. Comme c'est le cas chez les humains.

    Les chercheurs de l’université d’État de Caroline du Nord (États-Unis) ont fait une autre observation surprenante : en laisse, la taille du chien est corrélée à sa vitesse de marche alors qu’elle ne l’est pas sans laisse. © HappyTeam19, Adobe Stock
    Les chercheurs de l’université d’État de Caroline du Nord (États-Unis) ont fait une autre observation surprenante : en laisse, la taille du chien est corrélée à sa vitesse de marche alors qu’elle ne l’est pas sans laisse. © HappyTeam19, Adobe Stock

    Un test simple de dépistage

    Des questionnaires remplis par les humains des chiens âgés ont, en parallèle, permis de montrer que ceux qui se déplacent le plus lentement correspondent aussi à ceux qui présentent un déclin cognitif plus avancé. Un résultat que des tests ont confirmé.

    « Les deux facteurs prédictifs les plus importants de morbiditémorbidité sont la mobilité et la cognitioncognition », explique Natasha Olby, autrice de l'étude, dans un communiqué de l’université d’État de Caroline du Nord. « Or la mobilité repose fortement sur les entrées sensorielles, le traitement central et la sortie motrice. En d'autres termes, sur le système nerveux. Par conséquent, la mobilité et la cognition sont super-interconnectées. Lorsque vous avez moins de mobilité, la quantité d'entrées que votre système nerveux reçoit est également réduite. Il n'est pas surprenant que la vitesse de marche et la démencedémence soient corrélées. » Alors le vrai intérêt de ces travaux pourrait résider dans le fait que l'observation de la vitesse de marche de votre chien pourrait devenir un test de dépistagedépistage à la portée de n'importe quel vétérinairevétérinaire.