Le bois sera-t-il utilisé pour reconstruire la charpente de Notre-Dame de Paris ? Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, le vice-président du conseil national de l'Ordre des architectes a estimé que ce matériau moderne et écologique serait la solution qui garantirait au mieux la solidité et la pérennité de la structure. 


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    Reconstruire la charpente de Notre-Dame de Paris en boisbois serait la solution la plus écologique et garantirait au mieux la solidité de la structure, a jugé mercredi un représentant de l'organisation des architectes français lors d'une audition parlementaire.

    Bois comme à l'origine, acier ou béton ?

    Le débat agite les experts qui ont tous une opinion sur la restauration de l'emblématique cathédrale parisienne, ravagée par un incendie mi-avril 2019. Le président de l'établissement public chargé du chantier de Notre-Dame, le général Jean-Louis Georgelin, a quant à lui démenti dimanche des informations selon lesquelles l'option du chêne avait déjà été retenue pour refaire la charpente, contre les alternatives du métalmétal ou du béton. « Il y aura étude, examen de toutes les options possibles », avait-il assuré, estimant qu'un « lobbying » de la filière bois pouvait être à l'œuvre. « Parler de lobbying sur un sujet comme celui-là, ce n'est pas à l'échelle et à l'honneur de cet édifice », a réagi Eric Wirth, vice-président du conseil national de l'Ordre des architectesarchitectes, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

    Notre-Dame de Paris pourrait retrouver la noblesse de sa charpente en bois reconstruite à l'identique. © Fabiomax, Adobe Stock
    Notre-Dame de Paris pourrait retrouver la noblesse de sa charpente en bois reconstruite à l'identique. © Fabiomax, Adobe Stock

    Le bois : matériau le plus écologique

    « Le matériaumatériau le plus moderne, le plus écologique aujourd'hui, a-t-il dit, c'est le bois, c'est celui qui stocke le carbone. Et il n'y a pas de contre-indications malgré toutes les fausses rumeurs ». Quant à la question du coût, « on n'est pas dans des logiques économiques, l'argentargent est là ».

    Si l’ouvrage avait été en acier, il n’y aurait plus eu de cathédrale

    « Ça a fait 800 ans qu'elle [la cathédrale] est là. Si l'ouvrage avait été en acieracier, il n'y aurait plus eu de cathédrale. Même avec toutes les protections, vu le brasier... Le ferfer tient une demi-heure, une heure, et après il se tord, il tire sur les parois et il fait tout écrouler. »

    « Il faut se méfier, a poursuivi M. Wirth, des fausses bonnes solutions » qui préconisent des charpentes métalliques ou en béton parce qu'elles seraient « beaucoup plus légères ». « Ces cathédrales, elles tiennent structurellement, parce qu'il y a une massemasse sur une voûte [...], ça ne fonctionne que parce que c'est lourd. En plus, a-t-il argué, on a la chance d'avoir toutes les informations, relevés photographiques, informatiques, numériques pour reconstruire à l'identique » cette charpente exceptionnelle surnommée la « forêt de Notre-Dame ». Le vice-président de l'Ordre des architectes a estimé que « le temps du diagnosticdiagnostic allait être extrêmement long » et que le délai de cinq ans préconisé par le président Emmanuel Macron constituait « un objectif mais pas un impératif ».