Amazon vient de présenter la très attendue troisième version de son livre numérique. Destiné à promouvoir ce type de diffusion dans l’enseignement et la presse en ligne, le Kindle DX ne semble toutefois pas convaincre tout le monde…

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    Le Kindle DX. Crédit Amazon

    Le Kindle DX. Crédit Amazon

    Alors que les modèles successifs de lecteurs électroniques se succèdent sans vraiment rencontrer le succès espéré, AmazonAmazon vient de présenter la troisième version de e-book, le Kindle DX, destiné à faire oublier les défauts des précédentes et procurer un plus grand confort de lecture. Le cadre prestigieux de l'université Paca à Manhattan a été choisi pour une première démonstration orchestrée par Jeff BezosJeff Bezos lui-même, fondateur et patron d'Amazon.

    De prime abord, l'engin séduit. La dimension de son écran, seulement noir et blanc mais étonnamment clair et lisible, passe de 15,2 cm (Kindle 2) à 24,6 cm tandis que la capacité de stockage s'accroît à 3.500 livres contre 2.500 précédemment, dans une mémoire interne de 4 Go. Quant à l'autonomie, elle atteint 2 semaines en fonctionnement continu, ou 4 jours avec le module de connexion 3G activé. Notons aussi que le format PDF est enfin accepté, ce qui n'était étrangement pas le cas des versions précédentes.

    D'autres caractéristiques, cependant, pourraient quelque peu réduire l'enthousiasme... Entre autres, ses dimensions. Un tel écran réclame bien évidemment un boîtier assorti, et le Kindle DX en impose avec ses 26,4 x 18,3 cm, à peine moins qu'une feuille A4. Mais surtout, son poids interpelle : ses 536 grammes réclameront une poche non seulement surdimensionnée, mais surtout renforcée... Quant à son prix, annoncé à 489 dollars, il risque bien d'encourager certains acheteurs potentiels à se tourner plutôt vers un Netbook, souvent moins cher et avec écran couleurscouleurs.

    La presse intéressée

    L'objectif prioritaire du Kindle DX semble être la diffusion de la presse quotidienne. Le New York Times, partenaire du constructeur, ainsi que le Washington Post et le Boston Globe ont annoncé une offre promotionnelle permettant d'acquérir le lecteur électronique à prix réduit en l'associant à un abonnement, mais cette possibilité ne concernerait que les clients ne pouvant bénéficier d'une livraison de leur journal à domicile.

    Cependant l'idée générale, selon Amazon et les éditeurs, serait de récupérer les lecteurs qui se seraient détournés de la presse papier au détriment d'Internet. Une tentative qui pose cependant interrogation, car bien peu de gens seraient prêts à débourser une telle somme, non pour bénéficier d'un nouveau contenu, mais pour simplement changer de support.

    Le secteur de l'enseignement se déclare également intéressé par la perspective de remplacer de nombreux livres scolaires par un seul boîtier. Mais qui supportera les frais de cet achat s'il devient obligatoire, et surtout, quid du piratage des manuels ?

    En attendant, plusieurs universités américaines ont annoncé le lancement prochain d'un projet pilote pour utiliser massivement le nouveau lecteur, qui sera proposé à la vente aux Etats-Unis au cours de l'été prochain. Mais il n'y aurait aucune distribution prévue en Europe.

    Alors, réelle nouveauté ou nouvelle phase de transition vers un lecteur moins ambitieux, plus populaire et surtout d'un prix plus démocratique ? L'avenir nous le dira sans doute...