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Le Kindle, d’Amazon, peut servir à lire le journal… © Amazon
Ils ne consomment que très peu d'électricité et leur image, bien contrastée, est lisible à la seule lumièrelumière ambiante. De plus, ces écrans d'un nouveau genre, qualifiés de papier électronique, sont souples et fins, se réduisant à un sandwich de trois feuilles transparentes, deux réseaux d'électrodesélectrodes entourant une couche dans laquelle sont emprisonnées les particules colorées. On peut donc les appliquer sur des supports de natures et de formes variées.
Mais pour l'instant, les matériels disponibles sont limités au noir et blanc, bien que des prototypes en couleurcouleur aient été montrés depuis plusieurs années. En pointe dans ce domaine, la jeune société E Ink (basée aux Etats-Unis, à Cambridge, Massachusetts) a damé le pion aux géants, Sony et LG Philips notamment, qui, eux aussi, planchent sur le sujet.
Un écran souple capable d’afficher des vidéos. © E Ink
Le prototype présenté, et décrit par Technology Review (publication du MIT, Massachusetts Institute of Technology)), paraît bien contrasté. Jusque-là, c'est le pouvoir réfléchissant de l'encre qui limitait l'affichage au noir et blanc et c'est dans ce domaine que E Ink a réalisé un progrès, en l'augmentant à 47 %, contre 35 à 40 auparavant.
Principe au point mais perfectible
En effet, dans le papier électronique de E Ink, chaque pixel est matérialisé par une microcapsule à l'intérieur de laquelle des particules noires et blanches baignent dans un liquideliquide et sont chargées électriquement, positivement pour les blanches, négativement pour les noires. Selon la polarité, les réseaux d'électrodes attirent les unes ou les autres vers le haut ou vers le bas. Si les particules noires sont regroupées du côté de la face visible du papier, alors le pixel apparaîtra noir. Un changement de polarité les fera fuir de l'autre côté, au verso du papier, tandis que les blanches prendront leur place côté recto, et le point deviendra blanc. Avec une polarité intermédiaire, on peut même afficher des nuances de gris.
Pour créer un effet de couleur, il suffit d'ajouter un film portant des filtres rouges, verts et bleus. Un pixel correspond alors à trois microcapsules. Pour produire un point vert, le contrôleur électronique doit passer en blanc la capsule sous le filtre de cette couleur. C'est alors la lumière ambiante qui, en se réfléchissant sur l'encre blanche, fera apparaître le vert. On comprend donc que la vigueur de la couleur dépend surtout de celle de la réflexion sur l'encre blanche.
Les premières démonstrations et quelques explications sur le principe (en anglais)
Quant à la vidéo, là non plus, la nouveauté n'est pas totale puisque des prototypes ont déjà été réalisés. Mais avec ce dernier modèle, E Ink atteint une vitessevitesse de rafraîchissement de 30 images par seconde, donc celle d'un film. Aucun produit commercial n'est annoncé pour l'instant et il faudra sans doute l'attendre un ou deux ans.
Cette possibilité d'affichage animé et en couleur changera complètement les applicationsapplications du papier électronique. Pour l'instant, statique et monochrome, il reste cantonné au seul créneau, bien étroit, du livre électronique, ebook pour les intimes. Sony vend son Reader avec peine, faute, sans doute, d'une bibliothèque suffisante. AmazonAmazon vient de se lancer à son tour avec le Kindle (produit par E Ink), présenté mi novembre et disponible uniquement aux Etats-Unis. Vendu 400 dollars, il peut contenir 200 livres dans sa mémoire interne (et davantage avec une carte SD). On les télécharge grâce à une connexion radio à haut débit assurée par l'opérateur de téléphonie Sprint (sans abonnement). Le Kindle peut ainsi accéder à 80.000 titres proposés par Amazon (et seulement à ceux-là) ainsi qu'à plusieurs quotidiens.
Avec la vidéo et la couleur en plus, on peut rêver d'un journal dépliable, ou déroulable, que l'on ouvrirait dans le train pour regarder les nouvelles du jour en vidéo...