En 2021, les couverts, Cotons-Tiges, pailles et touillettes à usage unique seront interdits dans l’Union européenne. Si les fabricants proposent d’ores et déjà des alternatives, elles ne sont pas forcément meilleures écologiquement. Notre guide et nos conseils pour s’y retrouver.


au sommaire


    Les objets en plastique à usage unique, tels que les couverts ou les Cotons-Tiges, représentent jusqu'à 70 % des déchets marins, estime la Commission européenne. Du plastique qui s’accumule sur d’immenses « continents » au milieu de l'océan et contamine l'ensemble de la chaîne alimentaire (poissons, coquillages, tortues, phoques...). Malheureusement, remplacer une paille en plastique par du bambou ou une bouteille en PETPET par du verre va peut-être réduire les déchets, mais le bilan environnemental global ne sera pas toujours favorable. Voici les meilleures solutions.

    Les couverts jetables

    Assiettes, gobelets, couverts, mélangeurs... Trop légers pour être recyclés, tous ces objets sont incinérés ou jetés en décharge où ils mettent plus d'un siècle à se dégrader. Dès le 1er janvier 2020, ils devraient être bannis en France. Les fabricants rivalisent déjà d'imagination pour nous proposer des alternatives « vertes » : on trouve des modèles en bambou, en amidonamidon ou en canne à sucresucre. Le Breton Algopack travaille lui sur des assiettes et couverts à base d'algue. Mais ces substituts biosourcés sont deux à trois fois plus chers et moins résistants à l'eau. Meilleure option : la vaisselle en mélamine ou en plastique réutilisable à laver.

    Les pailles

    Fléau pour l'environnement, les pailles en plastique ont déjà été interdites en Californie et au Royaume-Uni et l'UE veut les éradiquer d'ici 2021. Il faut dire qu'en France, 8,8 millions de ces petits tubes en plastique sont utilisés quotidiennement dans la seule restauration rapide. Les substituts écologiques n'étant pas satisfaisants (stressstress écologique pour le bambou, problème de solidité pour le papier...), le plus simple est de s'en passer ! Starbucks a, par exemple, décidé de les éliminer d'ici 2020 pour les remplacer par des gobelets avec un couvercle spécial permettant de boire directement. Encore faudra-t-il que le couvercle soit recyclable.

    Encore peu utilisées il y a une dizaine d’années, les pailles en plastique se sont imposées dans la restauration rapide. © PxHere
    Encore peu utilisées il y a une dizaine d’années, les pailles en plastique se sont imposées dans la restauration rapide. © PxHere

    Les bouteilles

    Quelque 20.000 bouteilles en plastique sont fabriquées chaque seconde dans le monde selon Euromonitor. On a tendance à croire qu'elles sont toutes recyclées, mais c'est loin d'être le cas. En France, le taux de recyclagerecyclage est de seulement 60 %. Les fabricants assurent faire des efforts pour limiter l'impact environnemental de leurs produits. Pepsico, Danone et Nestlé se sont ainsi associés pour inclure 95 % de PET biosourcé dans leurs bouteilles d'ici 2022. Pas de quoi réduire les déchets pour autant. Faut-il préférer le verre ? Pas sûr. « Remplacer une bouteille en plastique par une bouteille en verre requiert 80 % d'énergieénergie supplémentaire », atteste Spencer Dale, le chef économiste de BP, car elles sont notamment beaucoup plus lourdes à transporter. Optez pour la gourde réutilisable, zéro déchets et bien plus économique.

    Le Coton-Tige

    À compter du 1er janvier 2020, les Cotons-Tiges en plastique disparaîtront des rayons. Ces petits bâtonnetsbâtonnets sont fréquemment jetés dans les toilettes, et une fois dans la nature, ils flottent sur l'eau, viennent polluer les océans et perforer les organes des animaux qui les avalent. On pourra certes acheter des Cotons-Tiges biodégradablesbiodégradables en boisbois ou en papier, mais on peut surtout se poser la question de leur véritable utilité. Nettoyer ses oreilles avec un Coton-Tige peut même s’avérer dangereux : en repoussant le cérumencérumen au fond de l'oreille, il peut se former un bouchon. On préfèrera donc le remplacer tout simplement par du coton.

    Le Coton-Tige en plastique sera interdit en 2020. Comment le remplacer ? © Philophoto, Fotolia
    Le Coton-Tige en plastique sera interdit en 2020. Comment le remplacer ? © Philophoto, Fotolia

    Les sacs en plastique

    Depuis la fin des sacs de caisse et de légumes en 2016 et 2017, les supermarchés proposent des alternatives en matièrematière végétale. Hélas, ces sac « verts » sont peu convaincants. Fabriqués à partir d'amidon de maïs, de pommes de terrepommes de terre ou de canne à sucre, ils sont eux en réalité peu biodégradables et contiennent souvent des additifs chimiques pour améliorer leur résistancerésistance. Sans compter qu'ils supposent des engrais et de l'eau pour les cultures. Alors comment faire ? La solution est de réutiliser ses sacs de course, à condition de les faire durer assez longtemps : selon une étude de l'agence de l’environnement britannique, il faut réutiliser un cabas en plastique 11 fois pour obtenir une empreinte carbonecarbone équivalente à un sac à usage unique et jusqu'à 131 fois pour un sac en coton.

    Les emballages et barquettes

    Interdits à partir de 2022 dans la restauration collective, les barquettes et emballages en polystyrènepolystyrène ou PET inondent encore les rayons des supermarchés. Techniquement, il est possible de les remplacer par des alternatives biosourcées mais c'est beaucoup plus cher et pas toujours plus écologique. PlasticsEurope, l'association européenne des producteurs de matière plastiquematière plastique, rappelle aussi que ces contenants prolongent la duréedurée de conservation des aliments et permettent ainsi de réduire le gaspillage alimentaire. De fait, faut-il mieux acheter trois salades de carottescarottes de 250 g que l'on pourra manger en plusieurs fois ou une grosse barquette de 1 kgkg dont on va jeter la moitié une fois entamée ? La solution : le fait-maison ou les produits bruts à emporter dans une boîte lavable.

    Éliminer les barquettes et emballages individuels : pas toujours une bonne idée côté gaspillage alimentaire. © Ramon Grosso, Fotolia
    Éliminer les barquettes et emballages individuels : pas toujours une bonne idée côté gaspillage alimentaire. © Ramon Grosso, Fotolia

    Le film étirable

    Le plus souvent fabriqué en PVCPVC ou LDPE (polyéthylènepolyéthylène à basse densité), le film étirable est bien utile pour conserver les aliments au réfrigérateur et préserver leur fraîcheur. Mais il génère aussi beaucoup de déchets non recyclables. Le remplacer par du papier aluminiumaluminium ? Mauvaise idée, ce dernier nécessite 6 fois plus d’énergie et 8 fois plus de CO2 pour sa fabrication et il n'est pas beaucoup plus recyclable. Plusieurs fabricants proposent du tissu en coton ciré ou enduit de résine. L'inconvénient est que ça n'adhère pas au récipient comme le film alimentaire plastique. Même problème pour les couvercles en siliconesilicone du commerce. La meilleure option reste finalement de conserver les aliments dans des boîtes hermétiques ou de les congeler.