Nos animaux de compagnie sont aussi affectés par le réchauffement climatique. Chiens, chats, poissons d'aquarium, oiseaux et chevaux sont confrontés aux effets multiples de la hausse mondiale des températures. Les risques de coups de chaleur sont réels, mais pas seulement : certains virus et parasites progressent à vitesse grand V, tout comme la hausse des prix de leur alimentation.


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    Nombreuses sont les études scientifiques qui s'intéressent, à juste titre, aux conséquences du changement climatique sur les animaux sauvages. Mais les scientifiques commencent tout juste à s'intéresser à l'impact de la hausse globale des températures sur les animaux domestiques. Tout comme les humains, les animaux qui vivent à leurs côtés subiront les effets variés du réchauffement climatique, d'autant plus s'ils vivent en ville. 

    Les propriétaires de chiens et chats doivent se méfier des parasites et maladies qui remontent du sud  

    Les chiens et chats peuvent bien sûr souffrir de coups de chaleurchaleur, à l'extérieur, comme en intérieur dans des logements sans climatisationclimatisation. Les races fragiles qui ont déjà du mal à respirer à la base, comme les bouledogues, carlins et cavaliers King Charles sont particulièrement à risque. Mais en dehors des effets directs de la hausse des températures, la combinaison chaleur et humidité a d'autres conséquences. Les tiques, vecteurs de piroplasmose, sont désormais présents quasiment partout, même en montagne, et à n'importe quelle saison, y compris l'hiver. Certaines maladies parasitaires liées aux vers peuvent également exploser en cas d'inondations. Sur le pourtour méditerranéen, deux maladies progressent en raison de l'allongement de la période chaude : la leishmanioseleishmaniose causée par un moucheron et la dirofilariose causée par un moustique. Autre fléau qui progresse en raison du réchauffement climatique, la chenille processionnairechenille processionnaire du pin. Urticante et mortelle pour les animaux et humains, elle n'est désormais plus seulement présente au sud, mais aussi dans le nord de la France.

    Les sécheressessécheresses ont également un impact sur les prix de l'alimentation de nos chiens et chats : les croquettes contiennent des céréalescéréales et de la viande, deux matièresmatières très dépendantes de la météométéo. Les vaguesvagues de chaleurs et sécheresses font exploser le prix de la nourriture sèche, et cette tendance ne va faire que s'empirer dans les années à venir, conduisant probablement de nombreux propriétaires d'animaux à opter pour une nourriture de moins en moins chère, et donc de moins bonne qualité. Autre conséquence de la hausse des températures, la période de fertilité des chats s'allonge, avec des conséquences sur le nombre de portées possibles par année.

    Avec le réchauffement climatique, les chiens souffrent de la chaleur, mais aussi de maladies et virus du sud qui remontent vers le nord.  © Pexels, Pixabay
    Avec le réchauffement climatique, les chiens souffrent de la chaleur, mais aussi de maladies et virus du sud qui remontent vers le nord.  © Pexels, Pixabay

    Poissons et oiseaux ne supportent pas les variations de températures

    Les poissonspoissons d'aquariums et de bassins sont extrêmement sensibles à la hausse des températures : ce sont des animaux ectothermes, ils utilisent des sources de chaleurs externes pour réguler leur propre température. Une hausse anormale de la température de l'eau a des conséquences mortelles sur les poissons en cas de caniculecanicule. Lorsque l'eau se réchauffe brusquement, une partie de l'oxygène s'échappe de l'eau et les poissons peuvent suffoquer. Les poissons ont tendance à mal digérer lorsque la température de l'eau est anormalement élevée par rapport à leur seuil de tolérance, et il faut parfois arrêter de les nourrir pendant les jours les plus chauds. Si les aquariums sont majoritairement équipés de chauffage, très rares sont ceux équipés de système de refroidissement et leur prix reste encore élevé.

    Une vague de chaleur peut facilement décimer un groupe d'oiseaux en cage ou en volière. Ceux qui survivent ont tendance à perdre du poids, à abandonner leur nid et à présenter un comportement anormal : en période de canicule, nombreuses sont les espècesespèces d'oiseaux à développer le picage chronique. Les oiseaux s'arrachent leurs plumes jusqu'à se mutiler, une preuve de mal-être. Mais en cas de climatisation, celle-ci doit être bien orientée car un courant d'airair frais peut également être fatal à beaucoup d'espèces d'oiseaux. Les oiseaux sont également sujets à des infestationsinfestations de vers, en cas de forte chaleur, en particulier les perroquets.

    Rares sont les aquariophiles à disposer de systèmes de refroidissement pour aquariums. © Hans, Pixabay
    Rares sont les aquariophiles à disposer de systèmes de refroidissement pour aquariums. © Hans, Pixabay

    Une multitude de problèmes de santé chez les chevaux

    Les chevaux sont très sensibles aux variations de températures, mais aussi à l'humidité ambiante : en plus de perdre facilement du poids en cas de forte chaleur, les coups de sang et coliquescoliques mortelles peuvent être directement liées aux températures. La chaleur humide fait également exploser les arbovirusarbovirus dans certaines régions, des virus transmis par les moustiques--tigrestigres : la progression du virus West Nile inquiète particulièrement, avec de nouveaux cas chaque année dans le sud de la France. Lorsque les températures sont anormalement élevées, le chevaux de compétition et de loisirs arrêtent de travailler, et une période d'inactivité prolongée est également très néfaste à leur santé.

    Les chevaux sont très touchés par les arbovirus avec la hausse des températures, des virus transmis par les insectes. © R_gis, Pixabay
    Les chevaux sont très touchés par les arbovirus avec la hausse des températures, des virus transmis par les insectes. © R_gis, Pixabay

    Lorsqu'il fait chaud, la consommation en eau des chevaux est énorme (plus de 40 litres d'eau par jour), sans compter les douches nécessaires au rafraîchissement : en cas de pénurie d'eau, comme c'est le cas l'été dans certains villages du sud de la France, le ravitaillement en eau des chevaux est extrêmement compliqué. La hausse du prix des céréales et du foin, qui dépend des aléas de la météo, contraint également des propriétaires et centres équestres à moins nourrir les chevaux, voire à supprimer le foin de leur alimentation alors qu'il est indispensable.