Une étude britannique de la Royal Academy of Engineering tire la sonnette d’alarme : une panne du système de géolocalisation GPS aurait de graves conséquences car nos sociétés en sont de plus en plus dépendantes.

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    On trouve sur Internet des brouilleurs GPS vendus quelques dizaines d’euros. L'étude préconise d'en interdire la vente. © Royal Academy of Engineering

    On trouve sur Internet des brouilleurs GPS vendus quelques dizaines d’euros. L'étude préconise d'en interdire la vente. © Royal Academy of Engineering

    Un arrêt brutal du système de géolocalisation GPS sera-t-il le point de départ d'un futur film catastrophe à succès ? Sans aller jusqu'à prédire la fin du monde en cas de panne, les chercheurs de la Royal Academy of Engineering s'inquiètent sérieusement de notre dépendance croissante aux systèmes de positionnementsystèmes de positionnement par satellite dans une étude qu'ils viennent de rendre publique sur Internet.

    En attendant l'arrivée du système chinois Beidou dès l'an prochain et du système européen Galileo en 2014, le Global Positioning SystemGlobal Positioning System (GPS) américain est aujourd'hui le système de positionnement par satellite le plus utilisé par les pays occidentaux. La Russie dispose elle aussi d'un système planétaire, Glonass, mais il est beaucoup moins utilisé.

    En Europe, le chiffre d’affaires des activités qui s’appuient sur le système GPS représente 6 à 7 % du produit intérieur brut de l’Union européenne. © Union européenne
     
    En Europe, le chiffre d’affaires des activités qui s’appuient sur le système GPS représente 6 à 7 % du produit intérieur brut de l’Union européenne. © Union européenne

    Le risque de panne est loin d’être nul

    Le principal intérêt du système GPS est de fournir des informations de position en tout point du globe mais il est aussi de plus en plus utilisé pour connaître l'heure car les signaux transmis par les satellites sont pilotés par une horloge atomiquehorloge atomique.

    Ces informations très précises sont utilisées dans les transports mais aussi dans les infrastructures Internet, la téléphonie mobile, les systèmes financiers, l'agricultureagriculture, l'industrie, etc.

    Le professeur Martyn Thomas, qui a dirigé les travaux de la Royal Academy of Engineering, cite une étude de la Commission européenne qui estime à environ 6 à 7 % du produit intérieur brutproduit intérieur brut de l'Union européenne, soit 800 milliards d'euros, le chiffre d'affaires des activités s'appuyant sur le système GPS dans les pays européens.

    Selon lui, cette dépendance est d'autant plus problématique que le nombre de dispositifs qui utilisent quasi exclusivement le système GPS ne cesse d'augmenter et que le risque de panne est loin d'être nul.

    Le signal émis par les satellites en orbiteorbite à environ 20.000 kilomètres de la Terre est en effet relativement faible et peut être facilement brouillé par des interférencesinterférences d'origine naturelle (une forte activité solaire par exemple) ou humaine (un parasitage volontaire).

    Dans le pire scénario envisagé par l'étude, une panne totale pourrait causer d'importants dégâts économiques, voire la perte de vies humaines.

    Sécuriser les signaux et empêcher la vente de brouilleurs

    Pour éviter d'en arriver là, la Royal Academy of Engineering dresse une liste de recommandations. Elle conseille d'abord de renforcer le système en place en augmentant et en sécurisant son signal.

    Elle préconise aussi d'interdire la vente et la possession de matériel de brouillage. On trouve en effet aujourd'hui sur Internet pour quelques dizaines d'euros des matériels capables de brouiller la réceptionréception d'un GPS. Ils servent notamment à brouiller les systèmes de sécurité embarqués dans les voituresvoitures haut de gamme lorsqu'elles sont volées. Le brouilleur empêche le système de sécurité de recevoir les signaux GPS et donc de connaître sa position.

    Enfin, l'étude conseille de sensibiliser les industriels afin que des solutions de géolocalisation alternatives soient envisagées comme les réseaux radio terrestres. Ne jetez plus vos cartes routières papier !